lundi, janvier 31, 2022


Philippe Beck

Trois poèmes pour Jean-Luc Nancy


ESPACE


à Jean-Luc


1. ESPACE


Espace est la forme de sublime.

L’au-delà ici.






















Il est sens premier.

Et donne à penser.

Livreur, placeur

et réceptivité.

Il place des éléments,

relie pensées de monde

possible.

Broche première est un bouquet

sensible.

Par fleurs côte à côte

ou au large.

Bien.

Il est Forme d’amour,

car am. est arc ou suite

d’atomes bandés, étoffés.

Il lance des tiges principales.

Espace est relation finale

et débutante.

Sentiment commence comme

tension ou étendue de quelqu’un ;

pour quelque chose dehors.

Il s’appelle arc

littéralement.

Cupidon est physicien.


2. CALMEMENT


Nancy, dur ancien,

n’a pas été calmé.

Il est maintenant le sévère

dans le calme,

le traceur impavide

ou impassible,

la voix grave et longue,

où l’autre est logé,

le phrasé tactique

et mieux que ça,

le phrasé disposant,

proposant, entraînant,

le Oui-Long

calmant.

Il est une âpreté

d’un genre neuf ou spécial.

Nancy prend avec.

Au passage ?

Non.

Il est prenant,

et dispose

à être saisi, captivé.

C’est le non-prisonnier

lent et continu,

le libre discret.

Il est mieux que libre ?

Il a un secret,

un fond de sainteté abandonnée.

Et une tendreté

constante,

ou philosophie.

Mais poésie voit sa philosophie,

et il en sourit.


3. BRIQUES


Nancy joue les mots avec les mots.

Il contacte et tresse.

Des phrases sont par terre.

Nancy les met sur table,

posément.

Contacter, c’est poser les mots

un par un, comme des briques aimables.

Il fait un mur de terre.

Pour un bal sur terre.

Ou couche le mur pour partager

dessus. Mur-table,

avec les provisions calmes.


Mais les briques Tudor de maintenant

composent.


Philippe Beck

















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