malgré donc l’illusion
qu’elle donnait
de piétiner et de ne pouvoir progresser
croître
marcher
avancer aller
profiter
s'étendre
se développer
prospérer
c’
est
quand même bien
le long
d’
un certain axe
qu’elle
se déplaçait
il m' est donné
aussi d’entendre bruire en moi
dans l’étroit de la gorge
la douce voix que je sais
n’être pas mienne
la pensée-poésie disait-elle
n’est de personne
elle survient sans qu’on s’y attende
ou qu’on l’ait sollicitée
c’est
une tension violente
mais
à laquelle
on s’abandonne
elle
peut sembler
un affaissement
il ne faut pas
avoir peur de laisser se dire
à peine modulé
ce qui se dit à travers nous
ce qui nous ouvre et nous traverse
comme
un souffle venu d’ailleurs
parce
que cela doit être
dit
il faudra
ensuite
pour la tirer au clair
longuement s’y acharner
deux voix distinctes
se croisent
se mélangent
se mêlent
se rencontrent
se confondent
se déconcertent
se troublent
se haussent inégalement parfois
l’une plus cristalline l’autre plus calme
puis s’unissent à nouveau
et ainsi de suite
il arrive
qu’elles se taisent
qu’elles cessent non pas de résonner
elles sont bien trop faibles ou trop étouffées
mais
de bruire doucement
murmurer
bourdonner
crier
ronfler
résonner
retentir
gémir
frémir
froufrouter
chuchoter
susurrer
siffler
laisse
oui
laisse vieillir en toi et décliner
baisser
tomber
diminuer
s'affaiblir
mourir
dépérir
déchoir
descendre
ce qui n’a pas eu
lieu
nous y sommes tenus
contraints
de
même qu’à l’irrévocable
qui
l’un à jamais
selon l’autre
nous sépare
l’un à part l’autre
nous lie
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