samedi, janvier 08, 2022


malgré donc l’illusion 

qu’elle donnait 

de piétiner et de ne pouvoir progresser 

croître 
marcher 
avancer aller  
profiter 
s'étendre 
se développer 
prospérer

c’
est 
quand même bien 
le long 
d’

un certain axe 

qu’elle 
se déplaçait 























il m' est donné 

aussi d’entendre bruire en moi

dans l’étroit de la gorge 

la douce voix que je sais 

n’être pas mienne



la pensée-poésie disait-elle 

n’est de personne
elle survient sans qu’on s’y attende 
ou qu’on l’ait sollicitée 
c’est 

une tension violente 



























mais 
à laquelle 
on s’abandonne 

elle
peut sembler 

un affaissement

il ne faut pas 
avoir peur de laisser se dire 
à peine modulé
ce qui se dit à travers nous
ce qui nous ouvre et nous traverse 
comme 

un souffle venu d’ailleurs 

parce 
que cela doit être 
dit 

il faudra
ensuite 
pour la tirer au clair 
longuement s’y acharner

 




deux voix distinctes
 
se croisent
se mélangent
se mêlent
se rencontrent
se confondent
se déconcertent 
se troublent

se haussent inégalement parfois 

l’une plus cristalline l’autre plus calme

puis s’unissent à nouveau
et ainsi de suite 



il arrive 

qu’elles se taisent 

qu’elles cessent non pas de résonner 

elles sont bien trop faibles ou trop étouffées

mais 

de bruire doucement


murmurer

bourdonner

crier

ronfler

résonner

retentir

gémir

frémir

froufrouter

chuchoter

susurrer

siffler




laisse

oui

laisse vieillir en toi et décliner

baisser 
tomber
diminuer
s'affaiblir
mourir 
dépérir
déchoir
descendre

ce qui n’a pas eu 

lieu 


nous y sommes tenus

contraints 


de 
même qu’à l’irrévocable 
qui 

l’un à jamais 

selon l’autre 

nous sépare 


l’un à part l’autre 

nous lie 

















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