vendredi, janvier 28, 2022


la poésie 


met le doigt sur le point précis de la faille 

du glissement inavoué


son esprit est reptilien 


il se dérobe comme les serpents 

il se dérobe jusqu’à attenter à nos langues

je veux dire à les laisser en suspens


*
























j'aurais voulu trouver 

quelque chose d'intelligent à vous dire 

pour bien marquer ce qui nous sépare

mais inutile 


je suis 

un esprit pas encore formé

un imbécile 

bête idiot sot ballot stupide

pensez de moi ce que vous voudrez



un homme 

se possède par éclaircies 

et même quand il se possède

il ne s’atteint pas 

tout à fait




LODL

l'ombilic des limbes


L'Angoisse qui fait les fous

L'Angoisse qui fait les suicidés

L'Angoisse qui fait 

les damnés 
les condamnés 
les réprouvés 
les tourmentés 
les torturés 
les perdus

L'Angoisse que la médecine ne connaît pas

L'Angoisse que votre docteur n'entend pas

L'Angoisse qui lèse la vie

L'Angoisse qui pince la corde ombilicale de la vie



je suis celui 

qui a le mieux senti le désarroi stupéfiant de sa langue 
dans ses relations avec 
la pensée  la poésie et 
l'imagination


je suis celui 

qui a le mieux repéré la minute de ses plus intimes
de ses plus insoupçonnables 
glissements et modifications


je suis celui 

qui connaît les recoins 
de la perte
de la disparition
de la fuite
de la ruine
de la défaite 
de l'éloignement


je me perds 

dans la pensée-poésie en vérité comme on rêve
comme on rentre subitement 
dans sa pensée




















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