vendredi, décembre 17, 2021

regarde 

une pierre 


imagine 

qu'elle a des sensations 

!

on se dit

comment 
pourrait-on seulement 
envisager d'attribuer 

une sensation à une chose 

?

on pourrait tout aussi bien lui attribuer 

un nombre 

!



















et 
maintenant 
regarde 

une mouche qui s'agite

la difficulté disparaît aussitôt





















je me lavais 
le soir dans le grand dehors

les cieux 
luisaient d'étoiles rugueuses



un rayon 
d'étoile comme du sel sur 
une hache

le baril 
d'eau plein et froid



































un cadenas 
sécurise le portail

la conscience 
donne de la dureté à la terre

difficile 
de trouver
 
une norme 

n'
importe 

plus pur 
que la vérité du tissu neuf


une étoile 
fond dans le tonneau 
comme du 
sel

l'hiver glacial est encore plus noir




la mort 

est plus pure

le désastre plus salé


la terre 

plus 
véridique et plus 
terrible

le sentier de montagne 
se termine dans 
la roche



la conscience ne vous sert à rien

ce n’est pas 

un objet destiné à vous stimuler 

psychologiquement 

ce n’est pas 

une voiture rouge

un mari ou 

un chien


elle n’est pas là pour servir 

elle est votre émotion fondamentale 

elle vous pousse 

à vous chercher constamment 

à travers les situations



conscience 

ce mot est mal compris

en 
Orient on parle 
de 

conscience sans objet 


il n’y a pas à  être conscient 
















s’il n’y a pas 
d’accomplissement il n’y a pas 
d’évolution non plus 

?


il n’y a pas 
d’évolution psychologique

le vieillard n’est pas plus que l’enfant 

c’est 
une autre 
expression de la vie

il n’est pas 
moins non plus lorsqu’il perd 
sa force 
son intelligence 
sa mémoire et sa santé






























quand 
le vieillard perd pied
qu’il perd la mémoire il est moins conscient
non 

?


conscience 
relative car il n’était pas 
conscient

il s’est imaginé réussir et rater des choses  
ce qui est de l’inconscience

il 
s’est imaginé 
avoir 

un nom
décider de ses actes… 

il s’est imaginé toute sa vie

ce n’est pas 
parce qu’il oublie cet imaginaire qu’
il y a un moins

il retrouve 
quelque chose d’essentiel 

sans mémoire
sans appropriation


il est bon 
d’observer combien la vue d’

un vieillard 
qui devient sénile 
nous percute 

pourquoi est-ce si difficile 


qu’est-ce qui m’effraie 


je suis 
remis en question

je m’aperçois que 
je vais être comme ça 
et que je ne vais plus pouvoir prétendre 

prétendre ma réussite 
mes échecs

je vais être obligé d’abdiquer ma chère vie
ma chère identification 
à moi-même

c’est cela 
qui m’est pénible


laissons 

le vieillard tranquille de nos projections

de nos peurs

le vieillard va très bien 

c’est nous qui avons peur

un saumon 
en fin de vie n’est pas moins 
que dans sa splendeur 


la 
dégénérescence 
sur 

un certain plan 
fait partie de notre processus biologique

il y a 

autant 
de beauté dans 
quelqu’

un qui meurt 

que
dans 
quelqu’

un qui naît