mardi, novembre 16, 2021


prisonniers des inversions

nous ne sommes 
que des animaux vénérés... 

nous courons 
dans les villes sans bruits...

les trépidations 
enchantées ne nous touchent plus 



A quoi bon
 
ces grands enthousiasmes sacrés
ces sauts de joie 
syndiqués 

?



















gardons notre silence

tant que la lame 
n'aura pas coupé cette cervelle 


Oh ! 
nos os 
sont revêtus d'
un nouveau corps amoureux

les Bacchantes des banlieues 
sanglotent et la lune brûle 
et hurle


ta 
poitrine ressemble 
à 

une cithare

elle 
possédait au 
moins 

un assez large pouvoir humain


départ 
dans l'affection et le bruit 
neufs 


et qu'on ne te voie


prisonniers des mictions
nous ne sommes que des animaux veufs 


qui n’a pas vu la route 
à l’aube entre deux rangées d’arbres

toute fraîche 
toute vivante

ne sait pas ce que c’est que 
l’espérance

l'
espérance 
est 

une détermination héroïque de l’âme

sa
plus haute forme 
est 

un désespoir surmonté


sur 
la surface rugueuse du plafond 

une fissure 
traverse l’espace

une lézarde 
qu'elle n'avait pas remarquée avant

elle ne voit plus qu’elle désormais 


c’est 

un signe avant-coureur

l’
annonce 
d’

un drame à venir...















voici le chant

la 
pensée de ce qui
est 

éclairs et tourbillons

sans question sans réponse

*

lent comblement 
de la dépression méditerranéenne 
et anticyclone Atlantique se décalant alors sur 
le Nord de la France 

évolution probable vers 
une séquence de trois journées ensoleillées 
et douces en altitude de vendredi 
à dimanche
































AUJOURD’HUI  MARDI 16 NOVEMBRE

beau temps en montagne 

stratus dans la vallée
se dissipant en partie à la mi-journée


ce matin
la roche est devenue bleue

le ciel s’est ouvert 
et l’air circule

glacial
rapide 
depuis la haute atmosphère


arc en ciel des éléments
tournoiements



se lever

observer écouter aimer

voir


se retourner sur ses pas


couche de stratus dans la vallée  
culminant vers 1300 m avant de se fragmenter 

clair ou peu nuageux au-dessus

ensoleillement 
proche de 
65%.

PRÉCIPITATIONS 

pas de précipitations


*


les 
quelques traces sur la neige 
sont 

un langage 
inscrit sans ambiguïté

bientôt effacé 





















la grande Voie n'est pas difficile

il suffit d'éviter 

de choisir


si 

vous êtes libre 

de la haine et de l'amour

elle apparaît 

en toute clarté




















s'
en éloigne-t-on de l'épaisseur 
d'

un cheveu

un gouffre 
sépare alors le ciel et la terre

si 

vous voulez la trouver

ne tentez pas 

de suivre ni de résister



















PARADOXE

observation et lecture


les structures 

que l’on construit 


à leur tour 

nous construisent


quelle est la question 

?



















une lumière pâle

étrangement oblique se dépose 
sur la page

une recharge 

une 
relance


les pensées 

des 
ondes 
sur 

un océan immobile

finiront



les amis avec lesquels nous avons grandi les lieux de notre enfance les points de vue et opinions que nous défendions autrefois avec tant d'opiniâtreté 

tout cela nous l'avons laissé derrière nous

maintenant 
à cet instant lire ces lignes 
vous semble tout à fait 
réel 


pourtant
même cette page 
ne sera bientôt plus qu'

un souvenir

les cellules de notre corps meurent les neurones de notre cerveau se détériorent  et même l'expression de notre visage se modifie sans cesse au gré de nos humeurs

ce que nous considérons comme 
notre caractère fondamental 
n'est rien de plus 
qu'

un courant de pensée 



aujourd'hui
la vie nous semble belle car tout va bien 

demain 
ce sera le contraire. 

où sera passé 
notre bel optimisme 

?



















la lutte 

entre le pour et le contre

voilà la maladie 

du cœur 


!



ne discernant pas 

le sens profond des choses

vous vous épuisez en vain à pacifier 

votre esprit
























Sengaï

trois signes 
peints au pinceau semble-t-il d’

un seul trait 
et qui se touchent l’un l’autre 


































Un cercle à droite un triangle dont l’angle droit rentre dans le cercle et un carré légèrement plus clair parce que l’encre donne la sensation de s’être épuisée sur le pinceau

Ces trois figures géométriques enchevêtrées pourraient signifier le souffle de l’éternité dont nous sommes tous constitués l’esprit de raisonnement que le triangle indiquerait et qui montre l’effet de la raison, et ce carré... 

Peut-être 
la stabilité du monde 


A gauche de ces figures un texte vertical qui n’est pas un poème comme Sengaï a pu le faire dans d’autres dessins 

C’est seulement En ce lieu premier du zen au Japon et qui fait allusion au temple dans lequel Sengaï vivait et qui au XIIe siècle a été l’un des premiers à recevoir l’enseignement du zen 

ce dessin 
a souvent été défini 
comme 

une représentation de l’univers

Pour ma part, j’y vois un geste qui condense l’essence du monde 

Il me fait penser aux solides de Platon ou aux polyèdres de Keppler 

Il est comme une série de lentilles qui permettent d’observer le cosmos un peu comme si Sengaï avait dessiné de façon prémonitoire les lentilles du télescope Hubble

Comme tout œuvre d’art ce dessin nous sert à comprendre l’univers, à essayer d’en définir ses limites ou plutôt de ramener ces limites vers nous à notre échelle pour pouvoir en comprendre la mécanique complexe










































 



perfection 

du vaste espace

il ne manque rien à la Voie

il n'y a rien de superflu


en recherchant ou en repoussant 

les choses

nous ne sommes pas en résonance 

avec la Voie






















ici 
s’effiloche 

un collier 

de gigantesques laminaires 
abîmées par la 
tempête

observation et lecture 


la cuillère


une mesure 

la vie

une mesure

la mort


qui suis-je 

simplement 
un courant qui passe 
a flow

une forme 

parmi 

une infinité de formes

une forme 
parmi d’autres 
qui suit son propre cours


notre vie 
est-elle autre chose 
que ce ballet de formes éphémères 


tout 
ne change-t-il pas 
continuellement 


les feuilles des arbres dans le parc la lumière dans la pièce où vous lisez ces lignes les saisons le temps qu'il fait l'heure qu'il est les personnes que vous croisez dans la rue 


et qu'en est-il de nous 


toutes
nos actions passées 
ne nous apparaissent elles

pas aujourd'hui comme 

un rêve 



finalement toutes les tempêtes

quelles qu’elles soient

ne sont que la périphérie 

d’

un calme


l’
érosion hurle au travers 
d’

un millier d’infiltrations 
aiguës comme 
du feu



sur 
la pierre 
menaçante 
s’agrippent quelques 
coquilles 
noircies


observez une pensée elle vient elle demeure et s'en va  Le passé est passé le futur ne s'est pas encore manifesté et la pensée actuelle  au moment où nous en faisons l'expérience  se mue déjà en passé
En réalité seul l'instant présent le maintenant  la main tenant  nous appartient