dimanche, novembre 14, 2021

revenir 

à la racine c'est retrouver 

le sens 


courir

après les apparences 

c'est s'éloigner  de la Source


dans l'instant

en retournant notre regard

nous dépasserons le vide des choses du monde






















si 

le monde paraît changer

c'est à cause de nos vues fausses


inutile 

de rechercher la vérité

abandonnez seulement les vues 

fausses





revenir 

retrouver s'éloigner courir 

changer 

rechercher

















dans les cendres mortes d’hier

il n’y a pas 

de vérité


la vérité est chose vivante

elle n’est pas dans la sphère du temps





















une phrase 

une seule

et le silence


la morsure du réel 


l’espace circule entre les mots


la saveur se diffuse



*


comment 

se cacher de ce qui doit s’unir 

à vous 


?  



René Char

Feuillets d’Hypnos























ne 

vous attachez 

pas 


aux vues duelles


veillez 

à ne pas les suivre




















à 

la moindre 

trace 

de bien ou de mal

l'esprit 

s'embrouille 

dans les complexités





















si 
l’on remarque 
que le dernier mot est 

THE

suivi du blanc
sans signe de ponctuation
et que ce 

THE 

de la fin 
est calculé pour revenir 
au début et entamer ainsi 

un nouveau parcours en spirale



































rien ne vous empêche
de la fin vers le commencement 
de lire 

THE RIVERRUN  

qui est bien 
le cours de la rivière
mais où vous entendez et voyez aussi 



THREE VER UN

trois 
vers 
un

































la dualité 

n'existe que par rapport 

à l'Unité 


ne vous attachez pas 

à l'Unité


pour 

un esprit qui ne fabrique pas

les dix mille choses sont inoffensives





















si 

une chose 

ne nous trouble pas

elle est comme inexistante 


si 

rien ne se produit 

il n'y a pas 

d'esprit


le sujet 

disparaît à la suite de 

l'objet 


l'objet 

s'évanouit avec 

le sujet


















LECTURE DE KOBAYASHI ISSA

1767-1828

1804


chaque matin 

l’aurore décide de qui je suis


je traverse la forêt

les torrents

puis je file sur les hauteurs

abandonnant 
mes affaires 
sur 

un rocher enflammé




















hanté 

de peu de paroles

j’attends que se manifeste 

une force 
plus grande que toutes les forces


et 
me voici
attentif à tous les mouvements 
d’air


j’ose 

je respire

je passe


Esprit lucide 

ou filet tressé des illusions 

?


beaucoup se moquent de moi

mais personne

encore

n’a osé me suivre jusqu’ici




dans 

le vent d’automne

au bout de mes pas m’attend

quelle sorte d’

enfer




















l'objet 

est objet par rapport 

au sujet 


le sujet 

est sujet par rapport 

à l'objet
















si 

vous désirez savoir 

ce que sont ces deux entités

sachez qu'à l'origine 

elles sont vides 

de substance




dans 

ce vide unique

les deux se confondent

et chacune contient les dix mille choses


n'essayez pas de distinguer 

le subtil du grossier 


comment 

prendre parti pour ceci contre 

cela 


?


















les mots sont nécessaires

mais vous ne devez pas pour autant penser 

qu’ils sont complets


Shunryu Suzuki


PRATIQUE SAUVAGE


dans ma main droite

la réalité

dans la gauche

ce que j'ai réalisé
























à chaque jour sa part de connaissances

inutiles le jour de ma mort

essentielles sur le chemin 

de vie


le 
sourire 
d’

une croissance 
accomplie pour toujours en mouvement


Espace Temps


suis-je heureuse heureuse finalement

d’être animal en ce pays 

sauvage 


?



Roche


LE

LIVRE

DES

FALAISES




















l'essence 

de la grande Voie est vaste 


il n'y a rien de facile

rien de difficile


les vues restreintes 

sont 

hésitantes et méfiantes 

plus 

on pense aller vite

plus 

on va lentement























si 

nous nous attachons à la grande Voie

nous perdons la justesse 


dans 

l'intention 

nous nous engageons sur 

un chemin sans issue


laissez-la aller 

et toutes choses suivront leur propre nature 

l'essence 

ne se meut pas ni ne demeure 

en place



















Tu 

te feras 

plein d’images taillées et 

de représentations quelconques 

de ce qui n’existe ni sur ni autour de ton plan


Tu 

ne couperas pas 

en vain les fils ténus 

parce qu’ils ne laissent jamais tranquilles 

ceux qui les coupent 

en vain





















Je 

ne les couperai pas 

c’est promis


D’ailleurs 

je trace la ligne d’arrivée 

derrière mon point de départ et 

je ne bouge plus


C’est promis 























Ce n’est pas parce qu’on multiplie les grains jusqu’à ce que leur somme dépasse ce que l’on peut penser que cette somme est illimitée


Sous réserve de réciprocité tu peux donc faire de faux témoignages et convoiter puis dérober le bœuf et l’âne des autres si ce bœuf et cet âne s’avèrent tellement gros qu’ils déséquilibrent complètement l’espace où tu te trouves mais tu dois bien sûr accepter de te faire toi-même rouler et dérober si à ton tour tu déséquilibres l’espace où se trouvent ton bœuf et ton âne 


Et comme tu appartiens toujours simultanément aux plans de ceux qui appartiennent à ton plan bœufs et âne pourront à leur tour si cela s’avérait nécessaire te laisser convoiter et dérober par d’autres bœufs et ânes éventuellement devenus pierre rivière ou forêt




De sorte 

que même sans bouger 

on ne reste jamais tout à fait immobile 


On attrape 

une chose par un bout 

tient par ce bout la chose se repliant



L’autre versant 

s’éloigne sans arrêt 


mais 


il reste de temps en temps 

ce qui la retient






















AUJOURD’HUI   DIMANCHE 14 NOVEMBRE

couvert très nuageux 

quelques averses le soir  devenant venté en montagne

ÉTAT DU CIEL  

très nuageux dans l'ensemble
mais éclaircies fugitives possibles 

plusieurs couches nuageuses variables 
dans la vallée culminant entre 2500 et 2700 m

clair au-desus le matin 
se couvrant par l'ouest en début d'après-midi

ensoleillement proche de 20%


*




























dans
une torpeur lucide
lourdement incorporelle

je stagne 
entre sommeil et veille
dans 

un rêve 
qui n'est qu'
une ombre de rêve

mon 
attention flotte
entre deux mondes   voit 
aveuglément

la 
profondeur 
d'

un océan 

et 
la profondeur 
d'

un ciel




une torpeur lucide
un rêve
une ombre de rêve
un océan
un ciel





























écoutez 

la nature des choses 

et vous serez en accord 

avec la Voie

libre et délivré de tout tourment


lorsque nos pensées sont fixées

nous tournons le dos 

à la vérité 

nous nous embrouillons et sombrons 

dans le malaise


ce malaise fatigue l'âme 

















à quoi bon

fuir ceci et rechercher cela 

?


si 

vous désirez 

suivre le chemin du Véhicule unique

n'ayez aucun préjugé 

contre les objets des six sens


quand 

vous ne les repousserez plus

alors vous atteindrez l'illumination




le sage 

ne poursuit aucune tâche 


le sot 

s'entrave lui-même