vendredi, octobre 08, 2021


la sagesse 
n’est pas la science 


la sagesse est l’élévation de l’âme qui s’est hissée elle-même à travers l’expérience jointe à la réflexion au-dessus de la dépendance à l’égard des opinions et des impressions de la sensibilité et si elle est sagesse pratique et non simplement autosatisfaction ou sagesse pleine d’ostentation elle doit nécessairement être accompagnée d’

une chaleur paisible

d’

un feu doux



















elle raisonne peu et ne part pas de ce qu’elle prend pour vérité par une série de syllogismes comme barbara et barocco  elle n’a pas acheté ses convictions au marché général où l’on distribue le savoir à quiconque paie un juste prix ne saurait même pas les avancer sur le comptoir en monnaie brillante celle qui a cours   


la sagesse

parle 

du fond du cœur


*



























c’est sur le terrain 
des grandes prophéties qu’on s’achemine 
avec ce conte halluciné où résonnent des échos 
de Milton et de Dante

































Nous sommes en 2015
juste avant les attentats du Bataclan 
et du Stade de France. 

À l’issue d’un après-midi étrangement lumineux le narrateur va tout à coup faire l’expérience d’une sortie hors de son corps

Contre toute vraisemblance le voilà projeté dans la tête d’un scientifique nommé Daxull magnat des nouvelles technologies et terrible mage noir 

Pendant deux jours comme un présage du pire il vit au rythme de son hôte découvrant l’étendue de ses menées obscures

Démence ? Cauchemar ? Sorcellerie ? 

Après avoir réintégré son enveloppe corporelle le narrateur prend conscience d’être engagé dans une quête spirituelle qui le mènera de Paris à Jérusalem

Des récits bibliques aux vertiges de l’histoire en passant par les archétypes de l’imaginaire 



Valentin Retz
nous invite comme dirait Cervantès 
à vivre en rêvant et rêver 
en vivant


L'Infini /Gallimard






















écoutez 

la forêt qui pousse 

plutôt que l'arbre qui tombe


il n’est pas de signe plus sûr de la joie 

que de ne faire qu’

un 

avec la joie 

de vivre


force majeure























la joie
réelle n'est autre
en effet
qu'

une vision lucide
mais assumée
de la condition humaine 

la tristesse 
en est la même vision mais 
consternée


la joie est ainsi 

ce que Spinoza pourrait appeler 

un mode actif de la tristesse 

et réciproquement la tristesse 

peut être décrite 

comme 

un mode passif de la joie




l'esprit qui se forme 

mûrit 

lentement et silencieusement 

jusqu'à sa nouvelle 

figure

 

désintègre 

fragment par fragment

l'édifice de son monde précédent



ce fleuve de la vie 


est 

indifférente 

la nature 

des roues 

qu'il fait tourner




















toute la suite des hommes 

pendant le cours de tous les siècles 

doit être considérée 

comme

un même homme 

qui 
subsiste 
toujours et qui 
apprend continuellement


fragment  
pour le traité du vide 
et le sanatorium au croque-mort






















le lecteur 
a-t‑il jamais entendu parler 
des voies parallèles 
du temps 

?


oui
il existe 
de telles voies marginales
un peu illégales 
il est vrai
mais quand on transporte 
une contrebande 
du genre 
de celle que 
nous transportons  

un fait supplémentaire inclassable

on n’a pas 
à faire la fine bouche




témoigner 
d’
une expérience surnaturelle 
dans 
une époque si meurtrie 
par l’esprit de calcul et d’analyse
comporte forcément 
un revers 
d’ombre et de folie



*


dans 
l’état actuel 
de la situation mondiale 
le sujet peut sans doute çà et là agir par lui-même
mais chaque individu appartient, 
quoiqu’il fasse 
à 

un système social existant
et n’apparaît pas 
comme 

une figure 
indépendante et universelle 

de
cette société mais seulement 
comme 

un membre limité