dimanche, juin 13, 2021


une région aride 

un désert 


un creux

une voiture

un  passager  

une violence

un arrêt 

une imprévisibilité




















 

un pneu 

une matière instable 

un sol qui se dérobe 

une pression 

un mouvement 

une roue qui tourne

un chauffeur qui accélère 

un pied qui appuie irrésistiblement 

un réflexe 

un caoutchouc 

un sable glissant


un vide

une accélération qui n’arrange rien

un moteur qui gronde

une roue qui patine 

une gomme qui surchauffe 

une odeur de grillé 

un tas

un nuage de poussière couleur brique

une couleur rouge mordorée 

un espace immense 

un paysage brut

une aridité 

une hostilité
















la structure de toute  chose 

qu'il s'agisse 

d'

un langage 
d'

un dialecte
d'

une maison
d'

une machine 
d'

un dispositif...

se résume à des relations





















elle soutenait que 

la réalité déborde tout ce qu'on peut en dire  

il fallait l'affronter 

dans son ambiguïté

dans son opacité 

dans son inintelligibilité 

au lieu de la réduire à des significations 

qui se laissent exprimer 

par des mots 


il répondait que 

si on veut comme nous le souhaitions

s'approprier les choses

il ne suffit pas de regarder et de s'émouvoir 

il faut saisir leur sens et le fixer 

dans des phrases

des formules



il te faudra apprendre que le jour se lève

regarde et tais-toi

choisis le silence et ne bouge plus


apprendre à voir

saisir connaître penser entendre considérer 

apprendre à se taire


n'être plus que l’œil qui doucement glisse

d'un objet à l'autre

d'une matière à une autre


une abstraite condensation...

un damier sous l'impatience animale...

un échiquier où le terme se déploie...
































regardez-la maintenant


que cette ancolie est superbe !


le cœur humain comme l'herbe


autour d'elle est frissonnant


des talus et des bois























n'attends pas à demain 

prends pour toi la journée 

celle que l'on possède est la plus fortunée


le présent te regarde et non pas l'avenir

ne laisse point couler 

ce que tu peux 

tenir