mardi, mars 23, 2021



 

celui qui sait

réchauffer l'ancien pour comprendre le nouveau

mérite d'être considéré comme

souverain





















celui qui sait

trouver le nouveau 

dans le cœur brûlant de l'ancien

peut-être considéré comme au-dessus 

des obligations



*



mon langage 
déborde de toutes parts
il ne suit que ma propre inspiration
de sorte
que les orgueilleux 
n'ont jamais pu faire
de moi
leur instrument





le retour 
des mêmes paroles 
est l’amélioration des paroles 
de la veille


















 

je sais tout de lui

parce qu'il ignore tout de moi

je sais tout d'elle

puisqu'elle ne sait rien de moi



quel nom 
donner à quelqu'un 
qui a fait

un pacte 
avec le grand chaos 
et se tient au milieu de la clarté 
parfaite

?



















plus 
difficile encore 
de savoir de qui il s'agit


il habite

un endroit sans aspect

il réside

dans le sans lieu

il se meut

dans le sans forme

il se tient en repos

dans l'incorporel

il existe

comme s'il n'était pas

il vit

comme s'il était mort

il sort

du sans intervalle et y pénètre 


*


le kickapoo Kenekuk 

parlait régulièrement avec Dieu  

il lui arrivait aussi de voyager au ciel d’où il rapportait des descriptions édifiantes à la portée morale adaptée aux nouvelles conditions de vie de son peuple













 

qu'elle soit 

de silence ou papillon 

une minute

dure toujours soixante secondes

une montre


écoutons-nous parler

nous confondons presque toujours

le temps et les phénomènes temporels


*



















il parle 

sans cesse d'immortalité

de ce qui est toujours

alors qu'elle n'en parle jamais

se contentant de dire ce qui est

sans passé ni futur

et existe maintenant

nun esti


principes 
de sagesse et de folie


elle  emporte sa vision avec elle

doucement

comme 

une toile d’araignée

comme 

une poignée de clair de lune

et 

elle l’entremêle 

à ses rêves nocturnes


le 
poète 
est 

un intercesseur 
qui chasse la forme au-delà de la forme
la vérité au-delà du thème

à travers d’immenses forêts 
de mots enchevêtrés

qui possède ces bois


la liberté 
de l’errance poétique 
signifie 

la liberté 
de partir à la chasse



qui 
détourne 
le faucon de son vol

?


qui 
conduit 
le lion tant qu’il n’a pas 
découvert la lionne au fond de la 
grotte

?



l’
existence 
de toute chose 
est 

une apparition 

à 
chaque fois 
qu’

un dire singulier 
en saisit l’universalité

















la poésie usant d’exagérations 

d’abréviations

de distorsions 


déformation altération convulsion

déviation

torsion































d’amplifications

de soustractions 

d’énigmes

d’interrogations 

demande revendication épreuve

de ré-écritures


elle tira des textes d’autres textes


que je le veuille ou non

il me faut acquérir mon propre espace


soir d'hiver 

neige .... pas si légers...

s'y impriment 

à peine  

peine imprimée


seul ce qui est humain peut m' être étranger


assez 

la trace 

a vau la neige  .

je suis

responsable

des matériaux de mes défaillances


la tête 


le reste 

c’est forêts mixtes

travail de taupe et vent


rage 

distingue

souillure

à pente raide


je suis responsable de mon obstination


elle par contre

flocon

d'abord un

soyons esthètes


vivons de toute éternité du désir qui
lui seul
personnalise l’âme 
la rendant
pour notre vie spirituelle
gigantesque

!


il est étrange 
ce vœu que je formule 
mais
d’aventure 

n’est-il pas étrange 
le Vertige de l’Existence

?