jeudi, mars 04, 2021

elle écrit 

avec 

le nom des fleuves le nom des vallées

le nom des pierres des sables et poussières 


elle écrit 

avec 

le nom des bassins versants

avec 

le nom des vents

le nom des lieux

le nom des outils 

les noms des gestes




















elle écrit 

encore avec 

le nom des chemins 

le nom des clairières

le nom des ravines des sentes des sites de rendez-vous


elle écrit avec l’errance le nom de l’errance 


elle écrit avec ça 

elle écrit encore avec les noms 

des cris des chants des râles des souffles


elle écrit avec le nom 

des vergers

des fruits

des vendanges et des conserves


elle écrit avec 

le nom 

des glanages nom des cueillettes 

nom des collectes


elle écrit avec le nom des pluies nom des eaux nom des abris 

des tanières

elle écrit avec le nom des bois nom des arbres  

feuilles tiges écorces graines 

elle écrit avec le nom des inquiétudes

nom des bivouacs

nom des soulevés 

nom des chairs

nom des voix

nom des attentes

nom des noms


elle écrit encore avec le nom des sources

elle écrit avec le nom des silences

leur beauté blanche et vide

ou pleine

ici 

maintenant 

déjà disparue

revenue 

et qui file

qui tourne 

qui coule

s’écoule














l'écriture

comme manière de recueillir la lecture faite et de se recueillir sur elle est un exercice de raison qui s'oppose au grand défaut de la stultitia que la lecture infinie risque de favoriser 


la stultitia se définit par l'agitation de l'esprit  l'instabilité de l'attention le changement des opinions et des volontés  et par conséquent la fragilité devant tous les événements qui peuvent se produire  

elle se caractérise aussi par le fait qu'elle tourne l'esprit vers l'avenir  le rend curieux de nouveautés et l'empêche de se donner un point fixe dans la possession d'une vérité acquise 



l'état de stultitia stupidité en latin

se déduit de l'ouverture absolue au monde extérieur d'une transparence totale aux représentations imposées de l'extérieur par la séduction des informations changeantes et éphémères des autres

































le secret 
est dans les feuilles

le secret 
est peut-être en nous me dit-elle

mais nous ne pouvons pas tout comprendre


















dans votre jardin

débris jetés balayés

doivent s'entasser

feuilles mortes mes paroles

que personne ne veut lire



elle trouve une lettre 

elle est ce  méridien me dit-elle un jour

lettre de neige
lettre d'absence 
lettre de rencontre manquée 

derrière elle
la neige d'aujourd'hui et... la Seine...



moi qui lors me sens
brin d'herbe ployant au gré
du souffle du vent
veuille à la minuit rosée
ne me laisser altérée


l'objet 

de l'apparence

est essentiellement apparence


il est impossible de prouver  l'existence 

de quoi que ce soit qui ne soit 

apparence















le monde est vide

le ciel est vide






















aspirations vagues...

enthousiasmes...

pensées après le déjeuner... 

pulsions émotionnelles...


sentiments qui suivent la satisfaction

des besoins naturels... 


éclairs de génie...


agitation

du processus digestif...




















apaisement

d'une bonne digestion...


joies inexplicables...

problèmes circulatoires...

souvenirs d'amour...

parfum de jasmin dans la baignoire du matin... 

rêves d'amour...

mes goûts particuliers...

chocolat bonbons... 

boissons glacées...

cigares somnolents...

cigarettes endormies...

joies de la lenteur...

douceur d'être assis...


excellence

de dormir dans l'obscurité totale....


grande poésie des choses banales...

actualités voyages...

promenades à pieds...

pluie sur la mer...


délire 

des nuits fiévreuses 

seul avec quelques livres...


montées et descentes 

de température et de tempérament...


moments récurrents d'un autre vie...

souvenirs ...

prophéties....

splendeurs de la vie commune et de l'habituel ...

ceci et cela...




















MOTS DE PASSE


art de maraude...

domaine des vauriens...

odalisque de mes yeux ...

douilles emplies de l’ocre des rêves ferrugineux...

brouillard voilant...

aulnes en tenue de déesse...

creuset renversé ...

serpents du soleil ...

bouche d’éléphant...

















arche de fougères en forme de flammes...

faucilles-fantômes à tête-en-bouton...

chênes en bourgeons...

hexagramme de Pandore...

mangeoires à bestiaux...

poids d’un milliard de gargouilles... 

lumière de la vie  avec beauté ...



















le bateau sur la rivière est

une métaphore 

une allégorie


déferlement 

inachevé de la connaissance plurielle

formellement étonné 


continuité invoquée

























c’est manifeste

là où 
les lignes et les vies se mêlent


là où 
la langue croise la réalité


là où   
les nœuds sont liés 
pour que tout reste ensemble


c’était arrivé comme toujours.....

comme jamais... 


c’est l’hiver il fait froid... 


mais quelle que soit l’accumulation

il y a toujours un reste 

ce qui reste à la fin qu’on n’aura pas dit


et puis partir...



méfiez-vous 
des véhicules qui sortent 
ils peuvent couper votre ligne 
de vision