mardi, février 09, 2021


le silence fait partie de la partition

interstices intervalles

fragments


je suis 

comme le zéro

entre le négatif et le positif 

le présent 

entre le passé et le futur 





















la 
vitesse 
d'

un objet se modifie 

l'intérêt 
pour les cordes 
se réveilla soudain


le réel est pris littéralement 

ou brutalement

à mains nues

les gens 

ne faisaient pas vraiment de progrès

singularité au début

singularité à la fin



un seul point  

à 

un instant donné


je voulais voir 

comment se joint l’image au cercle comment 

elle s’y noue


je meurs 
de ne pas exister 
et ma vie restera circulaire

la théorie des cordes mène aussi 
à des infinis


l’humanité tout entière est éternelle

et de tout temps schizophrène


quel choix 

avait dieu pour construire l'univers

?


si 

la proposition pas de bord est juste

il n'avait aucune liberté 

pour choisir les conditions initiales



j’avance

dans l’enfance 

dans la vieillesse du monde

mes pas ne font pas de bruit


les ajuster 

n'est pas suffisant pour ôter

tous les infinis


je ne peux que gagner et perdre à la fois


il n’y a 
personne sur 
une photographie
les particules de matière 
obéissent au principe d'exclusion 


mon passé 
est devant moi 
mon futur m'observe



s’il arrive en effet 

qu’on évoque une chose qu’on n’a pas

vue

il arrive aussi bien 

qu’on ne se souvienne pas de ce

qu’on a vu


la plus grande part de la lumière émise

frappera la cloison 

mais

une petite quantité 

passera à travers les fentes


en réalité

s’offrent trois possibilités


on a 

bel et bien

vu quelque chose et 

au moment opportun on se met à

raconter


on n’a pas vu 

la chose en question 

et on raconte ce qu’on a appris 

à propos de ce qu’on n’a pas vu

ce qui loin d’exclure la réflexion

en fait 

une ressource précieuse 



ignorant qu’on a vu

quand bien même ce fut le cas

on n’a tout bonnement rien à raconter


tout point de l'écran

recevra les ondes venant des deux fentes


le résulta sera

un type caractéristique

de franges lumineuses et sombres





vous m'avez demandé de prendre des notes

absorbé par le temps

je vous ai oublié 



































qui récite 
et quelle est la récitation 

qui médite

?

qui adore 
et qui tire satisfaction 
de l'adoration 


qui offre l'oblation 
et quel est le sacrifice

?


































qui le fait 
et comment et pour qui 


?


les chiens du vent...

les dents du gel...

l’échine des prés blancs...


une branche morte... 

la neige ...


les soupirs froids des montagnes...

les coups de bâtons...


*


cette pratique ici mentionnée est extérieure et ne relève que des seules modalités grossières 

en vérité cette Réalisation qu'on expérimente encore et encore à l'intérieur de la suprême réalité voilà 

ce qu'est ici la véritable récitation 


de même 
on doit considérer 
ce qui est récité comme 


une résonance 

spontanée consistant en 

une formule mystique


*


une barbe de givre...

les pins verts ...

des fleurs de glace...

une blancheur éclatante...


les forêts ...

les cerfs ...


la lune

















ne serait-il pas dès lors présomptueux 

de vous énumérer ici 

en me prévalant d’

une apparente objectivité ou sobriété

les pièces et sections principales d’

une bibliothèque

ou  de vous exposer sa genèse

voire son utilité pour l’écrivain 


















en ce qui me concerne 

en tout cas

je vise dans ce qui suit 

quelque chose de moins voilé 

de plus tangible 


ce qui me tient à cœur

c’est de vous permettre 

un regard sur la relation d’

un collectionneur à ses richesses

un regard sur l’acte de collectionner 

plutôt que sur 

une collection
























considéré 

du point de vue technique 

le monde devient franchement comique  

mal pratique 

en tout ce qui concerne les rapports 

des hommes entre eux 

au plus haut point inexact et contraire 

à l’économie en ses méthodes





















A celui qui a pris 

l’habitude d’expédier ses affaires avec 

la règle à calcul

il devient carrément impossible 

de prendre au sérieux 

la bonne moitié des affirmations humaines



*


les hommes étaient semblables à des épis dans un champs  ils étaient plus violemment secoués qu’aujourd’hui par Dieu la grêle  l’incendie  la peste et la guerre mais c’était dans l’ensemble municipalement nationalement c’était en tant que champ  et ce qui restait à l’épi isolé de mouvements personnels était quelque chose de clairement défini dont on pouvait aisément prendre la responsabilité


de nos jours au contraire le centre de gravité de la responsabilité n’est plus en l’homme mais dans les rapports des choses entre elles



*




nous 
finissons 
par ne plus flotter 
que 

sur 
des rapports des réactions 

sur l’eau de vaisselle 
des réactions et des formules 

sur 
quelque chose 
dont on se demande si 
c’est 

un objet
un processus
un fantôme de pensée 
un Dieu-sait-quoi 

?



ce dont nous avons tous besoin aujourd’hui avant tout c’est de simplicité, de santé de contact avec la terre et aussi sans aucun doute quoique tu puisses dire d’un enfant  parce que ce sont les enfants qui vous donnent des racines

tout ce qu’Ulo te raconte est inhumain

je t’assure que moi quand je rentre à la maison j’ai vraiment je possède vraiment le courage de prendre simplement le café avec toi d’écouter les oiseaux de faire une petite promenade d’échanger quelques mots avec les voisins et de laisser tranquillement le jour s’éteindre 

voilà ce qu’est la vie humaine !