mardi, janvier 26, 2021

 

ce qui 
se meut et vole 
et se tient immobile

ce qui
respire ne respire pas 
et cligne

ce qui
ayant toutes formes 
soutient la terre


c'est 
ramassé 
en

un seul bloc




































à propos 
de la nature
on accorde que 
la philosophie doit la 
connaître comme elle est
que si la pierre philosophale 
est cachée quelque part c'est en tout cas 
dans la nature elle-même qu'elle contient en soi 
sa raison..

une 
pierre 
un enfant



































l’orage souterrain gronde

inaudible à la multitude


son amplitude s’étend au-dessus du monde 


lointain heurt de l’Être


monde et terre  depuis longtemps mêlés

brouillés dans le litige qui les oppose

retirent aux choses toute modestie
























le nombre 

se déchaîne dans la quantité vide

il ne donne plus jamais ni lien ni image


ce qui passe pour  étant  c’est ce qui  vit 

et pourtant la  vie  ne vit plus que de proclamer

le vacarme d’une opinion

que démode déjà la suivante




néanmoins ils veillent 

ceux qui  en secret  guettent

une mutation encore inadvenue 

lointain heurt de l’Être

au milieu du morne faire et de ses fabricats


















tu t’aperçois 
que le sachet de raisins secs était 
Refermable 
une fois que tu l’as éventré 
en tirant sur les bords 
de toutes tes forces 
que son contenu s’est répandu 
sur la table et sur le sol ...



c’est tout toi 
cette manie de ne pas lire 
les notices 
les mises en garde les avertissements 
de ne pas écouter les gens 
de ne pas prendre ton temps 
avant d’agir 
inconsidérément  






























prendrait-on au sérieux 

un poète 

qui lit les notices d’emploi 

?






Mémoire cash 
de Jean-Jacques Nuel



































 

c'est ainsi = d'abord la forme

la création


ils contemplent 
en silence ma variété de formes

et avec bienveillance
écoutent les paroles de ma bouche


une vapeur issue de la terre

toute la surface du sol

je passe sans m'arrêter  

mon voyage me conduit vers des esprits cachés
dans leurs cavernes...
































et puis le rythme 
et souffle le souffle de la vie
et puis le style
qui de l’œil tire sa fonction
disons le goût

une âme vive



d'abord le glyphe 
puis le syllabaire
puis l'alphabet mesurés par
la vue

fable sonore




le sens l'esprit ouvert

le cœur et la tête

il s'agissait 
de renverser la vapeur
et de transformer la chute en
une montée

les choses s'harmonisent
s'accordent avec la raison parfois




































qu’être-là  ce soit  dire l’Être

en délivrer l’urgence

dans 
l’amplitude 
d

un regard

qui empli d’injonction se lève

qu’être-là ce soit  reconduire l’Être























vers 

l’oreille aux aguets

de celui qui 

pour toute œuvre a choisi 

le silence


qu’être-là  ce soit  célébrer l’Être

depuis 

un chant lointain


lui rapporter comme en sa demeure

ce qui  

en tant que puissance a longtemps 

fui son essence


























 

une voix pousse l'autre...

une nappe...

une évidence...

un centre...

la nuit redouble...


le printemps...

le parfum...

une odeur de poussière...

le cœur écoute...


un homme se lève...

vous vivrez mais je ne vous promets rien





















le jour glisse...

une chambre...

un cube...

un carré...

RIEN

un plafond sous le ciel...

pas de plafond...

pas de murs...

le sol...le toit...rien...


il y a 

des oiseaux partout...

qu'est-ce qui manque

?

une page ...























dans 
quel sens comprendre 
le titre 

Légende 


au sens étymologique de  
ce qui doit être 
lu  


ou encore au sens de 
texte qui accompagne et explique 
une image 

?























ce qui doit être lu sonne comme une nouveauté considérable au moment où l’on peut dire qu’une multitude de livres ne demandent pas d’être lus

lire est une activité de plus en plus ruinée par le numérique et  ne serait-ce que pour cela  le titre a été choisi consciemment 

le texte qui accompagne et explique une image me convient aussi dans la mesure où le livre est le commentaire d’une image constante en mouvement

mais plus sérieusement encore c’est un volume métaphysique en dialogue avec La Légende des siècles de Victor Hugo  ce dernier étant convoqué à plusieurs reprises en tant que personnage romanesque


peut-on lire ce livre comme un manuel de survie face au rétrécissement de nos vies imposé non seulement par le s confinement s  actuel mais aussi  plus profondément par la robotisation  la déshumanisation technologique 

?


je crois 
que vous avez tort de parler de  
nos vies  

j’évite autant que possible 
de résister à la tendance réaliste actuelle d’employer le  
nous 

parler de  
nos vies  me paraît absolument 
scandaleux

il n’y a qu’
une seule vie 
pour chacune et chacun

si quelqu’un accepte le rétrécissement de sa vie en dehors des besoins matériels  ça veut tout simplement dire qu’il  survit  et ne vit pas


vous écrivez 
dans le chapitre Désennui   
L’enfer est moderne  le paradis est classique  

un rappel des valeurs humanistes de la nécessité d’un retour à l’essentiel pour retrouver le sens de la vie 

?



surtout pas des  valeurs humanistes 

je me moque sans cesse de l’auteur actuel le plus propagandisé et que j’appelle précisément Nosvaleurs 

Nosvaleurs a réponse à tout
 
Nosvaleurs est républicain
Nosvaleurs est progressiste
Novaleurs est de gauche
Nosvaleurs est moral 

et vous explique 
tout d’une façon moralisante 

Nosvaleurs s’indigne tous les jours

et je ne parle pas seulement de Pierre Nosvaleurs  auteur considérable mais peut-être surtout de Caroline Nosvaleurs  qui est aussi pénible que son mari 



je 
n’ai absolument pas 
besoin 
d’

un retour 
à l’essentiel pour retrouver 
le sens de la vie



l’
essentiel 

je 
le respire 
chaque 
jour