vendredi, novembre 12, 2021


nuages blancs volant sur les neuf sommets

rêver dans l'espace vide


liseré 
de brume 
à mi-flanc d'
une chaîne montagneuse


grand soir gris d'espace 

vision des pins forts


rivière convoyeuse de la nuit

dans ses remous porteuse

de voix



















vents et lumières à pic

montagne ébréchée


vents et tonnerres se levant sur la grande terre

aussitôt 

fantômes 

naissant sur les tas d'os blancs


ici le regard s'abîme


vent et pluie 

à dialoguer au moindre souffle

avec le vent


nuages d'hiver pressés de neige 

feu clos 

dans sa somnolence


le fleuve bouillonnant de glace

brouillant la vue


le froid le retour du froid


un souffle en douceur


planète minuscule

grands cris gelés

lac miroir aux lueurs mort-nées


chute des feuilles par le vent

d'ouest

forêt comme ferveur éteinte

engourdie


flèches volant vibrantes


ciel et terre en révolution 

temps bref

sans ébréchure

luit

le fil de l'horizon



les quatre mers se retournent

les nuages et l'eau se déchaînent

les cinq continents tremblent


lumineusement 

océan renversée


séparation effacée 

malédiction du cours d'eau


saule pleureur

flottant et montant droit 

au neuvième ciel

ombres dissipées toutes


comment ne pas admirer 

l’ironie noire qui a baptisé 

Œuvres complètes

un ensemble de textes 

qui célèbre le triomphe de l’inachevé


Dieu merci 

cette tombe ferme mal


danse des montagnes 

serpents d’argent

galop des plateaux 

éléphants de cire




la montagne est passionnante 

elle m’apprend quelque chose 

tous les jours


sans elle

je n’aurais jamais 

appris en aussi peu de temps 

autant de choses 

sur la Terre
















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