samedi, avril 10, 2021





Charles Baudelaire 

Gustave Courbet 

1848


j’ai de chaque chose extrait la quintessence

tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or


les soleils couchants

revêtent les champs

les canaux la ville entière

d’hyacinthe et d’or 

le monde s’endort

dans une chaude lumière


là tout n’est qu’ordre et beauté

luxe calme et volupté




eh ! 
qu’aimes-tu donc
extraordinaire étranger 

?

j’aime les nuages... 

les nuages qui passent... 

là-bas... 

là-bas... 

les merveilleux nuages !


homme libre
toujours tu chériras la mer !

la mer est ton miroir  
tu contemples 
ton âme

dans 
le déroulement infini 
de sa lame

et ton esprit n’est pas 
un gouffre moins 
amer



CORRISPONDENZE


vasta come le tenebre o la luce

i profumi

i colori

e i suoni si rispondono


vaste 
comme la nuit et comme la clarté 
les parfums les couleurs et les sons se répondent



derrière les ennuis et les vastes chagrins
qui chargent de leur poids l'existence brumeuse
heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
s'élancer vers les champs lumineux et sereins

ELEVAZIONE


mène-moi
de l'irréel au réel

mène-moi
des ténèbres à la lumière

mène-moi
de la mort à l'immortalité



la poésie 
dispose pour nous 
la vaste connaissance remplie 
de lumière et d'énergie  

immense 
indestructible 
pour toute la vie




j'ai longtemps habité sous de vastes portiques

que les soleils marins teignaient de mille feux

la vita anteriore









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