mercredi, mars 03, 2021


se coucher en se demandant s’il neigera toute la nuit et se lever au matin  le sommeil ayant effacé le souvenir de la neige  entrer dans le salon volet ouvert la pièce emplie d’une inédite luminosité se tourner vers la fenêtre  découvrir le jardin totalement recouvert de neige  les branches des arbres ploient sous d’épais coussins neigeux  leurs troncs redessinés par un liseré blanc qui en modifie la forme et l’élan, plus rien ne permet de différencier le sol et le gazon, tout est blanc comme une page où tout reste à écrire


il faut continuer

une ligne dans 
un poème s'adresse à 
une ligne dans l'espace


la géométrie 
et la physique stimulent 

un esprit pur




















tout se tient 

à tel point que c’en est 
inextricable 


on n’a rien sans rien


l'herbe 
n'est peut-être pas plus verte de l'autre 
côté 

il n'y a peut-être pas d'herbe



je pourrais 

seulement tourner autour 

l’aborder sous différents angles 

la contourner et revenir à l’assaut 

mais 

je buterais
 
toujours dessus 


les points dans l'espace-temps forment 

des pièces de connexion 

des points de départ 

récurrents


je vois maintenant le profil de la pente

celle que je n’ai pas voulu prendre 


peut-être 

la désinvolture est-elle 

encore pire que l’indifférence 


?


ce jour-là le silence rêvé s’impose à moi 

même si cela ne dure qu’

une seule seconde 


silence 

de menace et en même temps 

d’effroi et de mort


l’histoire de nos possibles


quelques-unes de ces coïncidences si malencontreuses 

que le tissu serré du réel 

se plisse


ce à quoi j’aspire de mon côté d’

une certaine façon


une attention 

extrême pour les choses























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