lundi, mars 29, 2021


être compris c’est se prostituer

et puis
tous les révolutionnaires sont stupides

il est des départs de soleil couchant 
plus douloureux pour moi que la mort d’
un enfant

raconter
c’est créer car vivre ce n’est qu’être vécu

je serai toujours 
un homme de la rue des Douradores 
comme l’est l’humanité 
tout entière

je suis 
une étagère de flacons vides

































je gis la vie

rien de moi n’interrompt absolument rien

le fait divin d’exister 
ne doit pas être livré au fait satanique 
de coexister

mais les autres
qu’ont-ils donc en commun 
avec le monde que je porte en moi

?


ma patrie c’est la langue portugaise

voir c’est avoir vu

avoir la pudeur de soi-même

je n’écris pas en portugais

je m’écris moi




je voudrais que la lecture 
de ce livre vous laisse l’impression 
d’avoir traversé 
un cauchemar voluptueux


l’immortalité est 
une fonction du grammairien



le seul vice vraiment noir
c’est de faire comme tout le monde



côtoyer 
ses joies et ses angoisses comme on côtoie
une personne sans intérêt



on dirait que ma vie entière et jusqu’à ma vie mentale n’est qu’un long jour de pluie où tout est non-événement et pénombre privilège vide et raison d’être oubliée

je me désole en haillons de soie

je m’ignore moi-même en lumière et ennui



où sont donc les vivants

?











































 

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