3ème examen
PRÉPARATION
révère la mémoire
des Héros bienfaiteurs
des Esprits demi-Dieux
ce fut lui qui désigna le premier ce Tout par le mot grec Kosmos pour exprimer la beauté l'ordre et la régularité qui y règnent
les Latins traduisirent ce mot par Mundus duquel nous avons fait le mot français Monde
c'est de l'Unité considérée comme principe du monde que dérive le nom d'Univers que nous lui donnons
la distinction des trois mondes et leur développement en un nombre plus ou moins grand de sphères concentriques habitées par des Intelligences d'une pureté différente étaient également connus avant Pythagore qui ne faisait en cela que répandre la doctrine qu'il avait reçue à Tyr à Memphis et à Babylone
cette doctrine était celle des Indiens
on trouve encore aujourd'hui chez les Burmans la division de tous les êtres créés établie en trois grandes classes dont chacune contient un certain nombre d'espèces depuis les êtres matériels jusqu'aux spirituels depuis les sensibles jusqu'aux intelligibles
les Brahmes qui comptent quinze sphères dans l'Univers paraissent réunir les trois mondes primordiaux aux douze sphères concentriques qui résultent de leur développement
Zoroastre qui admettait le dogme des trois mondes bornait le monde inférieur au tourbillon de la lune
là finissait selon lui l'empire du mal et de la matière
cette idée ainsi conçue a été générale elle était celle de tous les philosophes anciens et ce qui est très remarquable c'est qu'elle a été adoptée par des théosophes chrétiens qui certainement n'étaient point assez instruits pour agir par imitation
les sectateurs de Basilide ceux de Valentin et tous les gnostiques y ont puisé le système des émanations qui a joui d'une grande célébrité dans l'école d'Alexandrie
d'après ce système on concevait l'Unité absolue ou Dieu comme l'âme spirituelle de l'Univers le principe de l'existence la lumière des lumières on croyait que cette Unité créatrice inaccessible à l'entendement même produisait par émanation une diffusion de lumière qui procédant du centre à la circonférence allait en perdant insensiblement de son éclat et de sa pureté à mesure qu'elle s'éloignait de sa source jusqu'aux confins des ténèbres dans lesquelles elle finissait par se confondre en sorte que ses rayons divergents devenant de moins en moins spirituels et d'ailleurs repoussés par les ténèbres se condensaient en se mêlant avec elles et prenant une forme matérielle formaient toutes les espèces d'êtres que le Monde renferme
Ainsi l'on admettait entre l'Être suprême et l'homme une chaîne incalculable d'êtres intermédiaires dont les perfections décroissaient en proportion de leur éloignement du Principe créateur
tous les philosophes et tous les sectaires qui admirent cette hiérarchie spirituelle envisagèrent sous des rapports qui leur étaient propres les êtres différents dont elle était composée
les mages des Perses qui y voyaient des génies plus ou moins parfaits, leur donnaient des noms relatifs à leurs perfections et se servaient ensuite de ces noms mêmes pour les évoquer :
de là vint la magie des Persans que les Juifs ayant reçu par tradition durant leur captivité à Babylone appelèrent kabbale
cette magie se mêla à l'astrologie parmi les Chaldéens qui considéraient les astres comme des êtres animés appartenant à la chaîne universelle des émanations divines elle se lia en Egypte aux mystères de la Nature et se renferma dans les sanctuaires où les prêtres l'enseignaient sous l'écorce des symboles et des hiéroglyphes
Pythagore en concevant cette hiérarchie spirituelle comme une progression géométrique envisagea les êtres qui la composent sous des rapports harmoniques et fonda par analogie les lois de l'Univers sur celles de la musique
il appela harmonie le mouvement des sphères célestes et se servit des nombres pour exprimer les facultés des êtres différents leurs relations et leurs influences
Hiérocles fait mention d'un livre sacré attribué à ce philosophe dans lequel il appelait la Divinité le Nombre des nombres
Platon qui considéra quelques siècles après ces mêmes êtres comme des idées et des types cherchait à pénétrer leur nature à se les soumettre par la dialectique et la force de la pensée
Synésius qui réunissait la doctrine de Pythagore à celle de Platon appelait tantôt Dieu le Nombre des nombres et tantôt l'Idée des idées
les gnostiques donnaient aux êtres intermédiaires le nom d'Eons
ce nom qui signifiait en égyptien un Principe de volonté se développant par une faculté plastique inhérente s'est appliqué en grec à une durée infinie
on trouve dans Hermès Trismégiste l'origine de ce changement de sens
cet ancien sage remarque que les deux facultés les deux vertus de Dieu sont l'entendement et l'âme et que les deux vertus de l'Éon sont la perpétuité et l'immortalité
l'essence de Dieu dit-il encore c'est le bon et le beau la béatitude et la sagesse l'essence de l'Éon c'est d'être toujours le même
mais non contents d'assimiler les êtres de la hiérarchie céleste à des idées à des nombres ou à des principes plastiques de volonté il y eut des philosophes qui aimèrent mieux les désigner par le nom de Verbes
Plutarque dit quelque part que les verbes les idées et les émanations divines résident dans le ciel et dans les astres
Philon donne en plus d'un endroit le nom de verbe aux anges et Clément d'Alexandrie rapporte que les Valentiniens appelaient souvent ainsi leurs Éons
Selon Beausobre les philosophes et les théologiens cherchant des termes pour exprimer les substances incorporelles les désignèrent par quelqu'un de leurs attributs ou par quelqu'une de leurs opérations les nommant Esprits à cause de la subtilité de leur substance Intelligences à cause de la pensée Verbes à cause de la raison Anges à cause de leurs ministères Éons à cause de leur manière de subsister toujours égale sans changement et sans altération
Pythagore les appelait Dieux Héros et Démons relativement à leur élévation respective et à la position harmonique des trois mondes qu'ils habitaient
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