samedi, janvier 30, 2021






un feu de cheminée
sa chaleur enveloppante

ses flammes 
qui me réchauffent










je me suis assise 
sous le rond lumineux de la lampe  
la nuit m’encercle sans bruit sans parole  
sans déposer d’ombres sur la table 
ni mouvement 
ni souvenir  
juste mon affliction pour compagnie 

les yeux lourds 
dans la chaleur enveloppante 
de l’âtre de la cheminée 

le feu aux joues

je m’endors

la femme qui m’accueille s’adresse à moi sous les traits de ma mère  c’est une évidence soudain  ma mère est encore vivante  prévenante attentionnée  elle s’occupe de moi

je me réveille à ses côtés

elle me conduit dans 
une autre pièce sa main dans la mienne

je la suis

en rêve 

souvent le moment le plus banal  le plus ordinaire  d’une vie  c’est aussi celui où  sans y prêter attention  tu te retrouves à quelques mètres d’un lieu  d’une personne qui un jour  dans une semaine ou un an  jouera un rôle décisif 

je regarde brûler les dernières bûches les flammes se froisser avec l’envahissante sensation de n’être que deux yeux qui regardent  pendant que moi je suis ailleurs  sans savoir où exactement


Akureyri Islande : 21:03

l'espace d'un instant #5

LIMINAIRE


***





cette sorte d'intuition qui 

grâce à l'intensité de l'adoration

naît chez l'homme 

parvenu au parfait détachement

c'est l'énergie même du Bienfaisant

 

qu'on l'évoque perpétuellement 

et l'on s'identifiera 

à lui






















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