jeudi, novembre 26, 2020




un kilomètre de rayon


Alors 
je marcherai 
droit pour tourner en rond




























cherchant 
mon nord par 
la rue Saint-Jacques 

poursuivant 
dans le sens des aiguilles d’une montre 
par les rues Cujas 
prolongée en Clovis 
Descartes 
Lacépède
Gracieuse 

je contournerai 

la place Monge 
traverserai la rue du même nom
pour prendre la rue Larrey
puis enfiler les rues de la Clef 
du Fer à Moulin
Scipion
Vesale 
de la Collégiale
avant de traverser 
le boulevard Saint-Marcel
et de continuer par les rues 
Michel Peter et de la Reine Blanche 

je traverserai

l’avenue des Gobelins 
pour trouver la rue du même nom
et poursuivrai par les rue Gustave Geffroy 
Berbier du Mets et Emile Deslandres 

si 
j’en suis 
là 

aux horaires d’ouverture 
du jardin ...

*

l'employée aux écritures 

le blog de 

Martine Sonnet

ici


*


le problème 

de la nuit reste entier


comment la traverser 

chaque fois 

la traverser tout entière 

?

H.M





































 

que je tombe 
et retombe dans le même 
devrait-il me 
désespérer 

?

j'ai plutôt 
le sentiment de toucher 
ainsi

une sorte d'invariant 
biographique ou transhistorique 

un qui dure

qui 
m'évoque 
bien qu'informe

l'âme dure 
des souches dont j'hôte
le mou




























et d'établir par là
que l'esprit  n'est pas différent 
du corps

à l'instar de la peau corporelle
ma peau spirituelle a changé avec les années

mais 
de même
que je reconnais ma main 
sous les taches dont elle se couvre 
comme je reconnais avant 
elles

je reconnais 
mon esprit sous l'écrit ancien
comme sous la peau d'aujourd'hui




aurais-je 
plus à m'effrayer 
de la constance de ma pensée
que de la permanence de mon squelette

?






























 LRDD

celui 
qui trouvera l'interprétation de ces paroles
ne goûtera pas
la mort


la vie sur terre 
devrait être célébrations et louanges

elle est encore 
largement calculs et lamentations

la richesse
matérielle et la complexité
mondaine
de nos vies
ne contribuent finalement
qu'à mettre davantage 
en évidence
notre profonde
indigence spirituelle



































notre 
civilisation
vit d'ajournements

toute crise est avant tout spirituelle
ne pas le voir
nous condamne à errer
à l'intérieur
de nouveaux cycles
de souffrance

les hommes naissent souffrent et meurent


la rumeur du divin