vendredi, novembre 20, 2020


les poissons et les berges 

les théiers

les reflets et les eaux 

regrettèrent 

sa barque silencieuse


voici que

je plonge 

dans la matière primordiale

je deviens

l'impensable des métamorphoses 

















je bourgeonne 

par 

la force 

universelle de bourgeonnement 


comme

une 
tortue

je 
me couvre 
d'

une 
carapace


en vérité 

je porte 

en moi 
les germes et possibilités de tous 
les esprits



































souvenir

Le vent du Nord-est souffle,

Je l’aime entre tous,

Car il annonce l’esprit de feu

Et promet bon voyage aux navigateurs.


Mais va maintenant, va et salue

La belle Garonne

Et les jardins de Bordeaux

Là-bas, où le sentier longe la rive exacte,

Où le ruisseau plonge dans le fleuve.


Mais plus haut

Un couple noble regarde au loin,

Le chêne marié au peuplier d’argent.


Il m’en souvient bien encore,

Et les ormes penchaient leur large cime

Sur le moulin.


Mais dans la cour pousse un figuier.


Aux jours de fête,

Les femmes de ces lieux, les femmes brunes vont

Sur le sol soyeux

Au temps de mars

Quand la nuit est égale au jour

Et sur les lents sentiers passent lourds

De rêves d’or

Les souffles berceurs.























 

c'est 

une 
harmonie invisible 
qui rend 

non seulement 
possible cette apparition
mais la rend 
inévitable

les petites 

langues du début

une journée en automne







un jour

comme beaucoup d'autres

la progression sur le sol de la lumière





















claire légère toute bleue est la matinée


alors

?

solitude supérieure

?




non pas
pas de supériorité
mais

une sorte de fragilité

la
permanente
agitation
de mes cellules
aboutit
à

une apparente et paradoxale fermeté

cela provient
sans doute
de ce qui y est lié

la curiosité
l'admiration
l'amour
la sollicitude
l'amitié



je suis
un arbre amical
et je me tends vers toi



*





l'harmonie invisible est supérieure à l'harmonie visible 
comme disait Héraclite

ce n'est pas le hasard ni même un environnement 
particulier

qui fait apparaître telle espèce végétale ou animale
ou tel organe

c'est une harmonie invisible qui rend non seulement
possible cette apparition

mais la rend inévitable


























 

la terre jaune devient plus étroite

le champ unifié

avance cherche et trouve sa voie

les coteaux alentours rêvent et oublient tout


il y a

des coins joyeux et chaleureux

aux milieu d'arbres 

formidables






















le 
lierre 
couvre 

un mur entier

le temps est plus sombre



l'eau s'accumule dans les bassins carrés 

en pierre

la terre est sèche

le jour hésite presque à décliner



il ouvre 
de nouvelles voies

sur 
l'
image 
d'

un faucon 

orné d'

une couronne blanche




il y a 

une myriade de possibilités à explorer

certaines fructueuses 

d'autres pas



quelques histoires 

survécurent à la dynastie des bâtisseurs


il est étrange 

de voir les traces que la lecture

laisse dans nos esprits
















 

lire serait
un acte à usage multiples

on peut lire 
à toute heure en tout lieu et à tout propos

lire
l'impensable réalité




























lire
une carte routière
pour n'avoir pas à s'égarer

lire "A"

lire les pensées à moi-même 

lire
un ticket de caisse
pour vérifier une addition

lire les formes du relief terrestre


lire 
des chiffres 
dans

une équation 
d'algèbre pour résoudre
une inconnue 


lire des horaires de train pour être à l'heure

lire le livre des morts

lire dans un miroir convexe 

lire des dictionnaires 
pour trouver les diverses définitions d'un mot


lire 

un graffiti 

ou

un rébus



lire dans les yeux de quelqu'un

lire des modes d'emploi

lire dans les antres de la sagesse

lire avec des lunettes de lecture

lire la direction du vent

lire pour s'endormir dans son lit


lire des jeux de lecture