mercredi, novembre 11, 2020





Le yoga

dont nous sommes si justement curieux mais si légèrement férus, pourrait bien remonter à la civilisation de Mohenjo-Daro, au monde protodravidien. 

Les Aryens qui envahirent l'Inde voilà près de quatre mille ans eurent donc à compter avec ce yoga archaïque, individualiste, opposé aux principes des Veda, selon qui le salut s'obtient en accomplissant d'abord scrupuleusement tous les devoirs d'état et peut-être même d'État. 




























Accepter le yoga, c'eût été, notamment, répudier le système des castes.

Éclairés par une substantielle introduction, qui élucide l'histoire et le contenu de la notion, les Upanishads du yoga se présentent comme des poèmes spéculatifs et didactiques rédigés en s'loka (strophes de quatre octosyllabes un peu lâches de facture).

L'essentiel ici n'est pas la métrique, évidemment, mais les idées, la méthode : l'ensemble des techniques permettant de trancher les liens qui retiennent l'âme captive. 

Cet oiseau migrateur souffre en captivité. 

On suivra avec profit le cheminement qui conduit du retrait des sens à la contemplation, de celle-ci au recueillement parfait, avant d'atteindre à l'autonomie absolue.




















les hommes
 
tantôt
 
se plaignent de ne rien voir
d'être aveugles 
suivant la ligne du regard devant soi 
et des progressions des connaissances de soi 
de leur milieu étendu à la nature stellaire 
et constatent que la phusis des grecs 
leur demeure étrangère 
rebelle à être connue 
par eux
 
tantôt 





























n'ont d'autre choix et joie 
que de sentir combien 
chaque matière est faite de conflits 
d'alliances 
d'homogénéisations transitoires 
de scissiparités circonstancielles
d'obéissances à des cycles 
ou à de nouvelles configurations 
dont les étendues inconnues 
restent à découvrir 
à observer



*



nos intérieurs écarquillés devant 
le monde 


révélation 
de ce que nous y projetons

avec
le regret 
que nous soyons maintenus à l’entrée 
sans pouvoir nous y 
déplacer


ce qui est 

encore la meilleure façon de 
parvenir à se regarder dans son propre miroir 

avec 
autant de respect 
que de soif et de faim





elle 

s'éloigne du pont

s'allonge sur sa couchette 

y écrit 

les mille poèmes

dont est fait l'avenir et que l'avenir 

défait

























 

A l'origine les ténèbres

étaient cachés
par

les ténèbres






























cet univers 
n'était qu'onde indistincte 

alors
par la puissance de l'ardeur

l'Un
prit naissance 

principe 
vide et recouvert de vacuité



le désir 
en fut le développement 
originel

désir
qui a été la semence première
de la conscience 



enquêtant en eux-mêmes

les poètes

surent découvrir
par leur réflexions 

le lien 
de l'être dans le non être































le nœud de Conway 

est

en mathématiques 

et plus précisément en théorie des nœuds 

un nœud particulier possédant 11 croisements

étudié par 

John Horton Conway 

















il est
relié par mutation 
au nœud 
de 

Kinoshita-Terasaka


*


l’amour a été aboli

au nom de la santé

alors la santé sera abolie


la liberté a été abolie

au nom de la médecine

alors la médecine sera abolie


Dieu a été aboli

au nom de la raison

alors la raison sera abolie.


l’homme a été aboli

au nom de la vie

alors la vie sera abolie


la vérité a été abolie

au nom de l’information

mais l’information ne sera pas abolie


la constitution a été abolie

au nom de l’urgence

mais l’urgence ne sera pas abolie


Giorgio Agamben 6 novembre




*





un pays 

qui décide de renoncer à son propre visage  de couvrir partout le visage de ses citoyens avec des masques est donc 

un pays 
qui a effacé 
de lui-même toutes les dimensions 
politiques 

dans 
cet espace vide  soumis à chaque instant 
à 

un contrôle illimité  

se déplacent désormais des individus isolés les uns des autres  qui ont perdu le fondement immédiat et sensible de leur communauté et ne peuvent échanger que des messages dirigés vers 

un nom sans visage