jeudi, août 13, 2020


les univers îles

Hubble

1925


terre étrangère

taille de la Terre

200


moi 

j’habite la maison d’autrui

la Voie Lactée est 

une galaxie spirale

1951


















je porte les habits d’un autre

le Soleil est une étoile

1600



je parle 

une autre langue

premier tour du monde

Magellan

1520



je pense la pensée d’autrui

la Voie Lactée est 

un ensemble d'étoiles 

Galilée

1610



je ressens 

les sensations d’un autre

la Terre est une sphère

Pythagore

- 500



je suis sur la terre d’autrui

lunes de Jupiter

1610



je suis la vie d’un autre


les yeux les oreilles

double hélice de l'ADN

Watson et Crick



la montagne 

est 

une montagne

Everest 

la montagne la plus haute du monde

1852



le fleuve est un fleuve

Évolution des formes vivantes

1859



la montagne visible n’est pas 

vue

le fleuve audible n’est pas 

entendu




choses vues pures ombres

choses entendues simples échos


d’aveugles yeux

Voir ce qui est invisible au-delà de la montagne


d’oreilles sourdes

écouter ce qui est inaudible dans l’eau du fleuve





















il n’y a pas d’athées

il n’y a que des idolâtres

car l’athée 

reporte sur n’importe quoi d’autre que Dieu 

son indestructible notion de Dieu 

Origène





Aussi est-ce à ton insu que tu sais. 

















Lorsqu’un homme dit en effet quelque chose, lorsqu’il parle quotidiennement, il ne peut s’empêcher de dire Dieu – et simultanément en doute, s’en doute et ne s’en doute pas. 

Tu dis de la sorte telle chose (anodine ou sublime) mais, que ce soit pour dire l’heure, ton avis ou tes soupçons, ta parole juge d’une situation, elle pose une vérité, elle affirme – quand même ce fût pour nier sa propre valeur. 

La parole est affirmation, et à l’origine adfirmatio signifie garantie. 

Quand tu affirmes effectivement telle proposition, tu affirmes, par le fait même, tout ce qui garantit l’absolu de ton affirmation. 

Or il n’y a qu’une réalité dont la concrète antécédence garantit la possibilité de l’absolu qu’implique ta parole et son adfirmatio, c’est la réalité de la présence de Dieu. 

Sans elle tu n’aurais pas même les mots pour mettre en cause son existence. 

Dieu se montre ainsi à la racine du langage et son existence se prend du sens même de toute affirmation vivante. 

Apprenons-le aux psychanalystes : 

il y a un inconscient mais par le dessus : 

Dieu. 

Il est l’Un conscient dont dépendent les discours du vieux monde moderne sur l’inconscient : quand la psychanalyse brandit la culasse comme origine du monde, son discours n’est possible que dans le cadre de l’Absolu dont la précédence non-consciente constitue toute parole. 

La réalité de Dieu excède et fonde la mienne jusqu’au cœur de l’acte d’énonciation. 

Dieu est pleine présence en la possibilité de chacune de nos phrases, quand même celles-ci se voulussent athées. 

C’est ainsi, malgré qu’en ait la mesquinerie nombreuse des gougnafiers particulaires.

M.C


















L’ARBRE, SON ECORCE, SES BRANCHES, SES FEUILLES. SA RAMIFICATION, L’ECART ENTRE CHAQUE BRANCHE, LA SEPARATION DE CHAQUE FEUILLE. L’AIR ENTRE LES BRANCHES ET LES FEUILLES. TOUS LES ECARTELEMENTS A LA NAISSANCE DE CHAQUE NOUVEAU MEMBRE ECARTE. TOUTES LES JAMBES DE BOIS S’ELEVANT VERS LE CIEL, NAISSANT EN SE DEDOUBLANT ECARTEES OUVERTES VERS LE CIEL. TOUS LES BRAS DE BOIS S’ECARTANT VERS LE CIEL POUR DONNER NAISSANCE A DE NOUVEAUX MEMBRES, BRAS OU JAMBES, A L’ENDROIT OU L’ENVERS, DRESSES HAUT DANS LE CIEL.










Alphabet 

Dorothée Volut

Eric Pesty Editeur

2008