samedi, juillet 18, 2020


il 
est entendu 
qu’

un corps sonore 
mis en mouvement provoque 

une vibration 
qui va s’atténuant

mais pourquoi s’arrêterait-elle 



tous 
les sons passés résonnent 
encore 

extrêmement faibles
dans 

un decrescendo infini




on ne les entend plus 
mais 

ils sont bien là




ils 
chargent les endroits
influencent 

une vocation de harpiste

se glissent 
dans la mélodie machinale 
d’

un air qu’on sifflote



orientent les goûts 

suggèrent des phobies 

conditionnent le futur sonore environnant




ces harmoniques fantômes

diapasons

des lieux










regarde-moi

jette les yeux sur moi

je suis ton père H-K-R-A

je te donnerai

ma royauté sur terre à la tête des vivants

tu porteras

la couronne blanche et la couronne rouge

le pays sera tien

dans sa longueur et dans sa largeur



tu recevras les aliments 

des Deux Terres

un abondant tribut 

de tout pays étranger

une durée de vie 

comportant 

un long temps d'années



mon visage est tourné vers toi

mon cœur vole vers toi

vois l'état



je suis

et

mon corps douloureux

moi

le maître du plateau

le sable du désert sur lequel je trône

s'avance vers moi 

aussi dois-je me hâter de te confier

la réalisation de mes vœux

car je sais que tu es mon fils qui vas me protéger 

approche

vois

je suis avec toi

je suis ton guide






à peine eut-il achevé ces mots 

que le prince royal s'éveilla

parce qu'il venait d'entendre ce discours 

il reconnut que c'étaient les paroles de ce dieu 

et il garda le silence en son cœur 

































les choses 

qui venaient pour qu’on en parle

sont venues et parties

et l’on se souvient encore

comme récentes


il y a 

un grain de curiosité

à la base

des quelques nouveautés

qui déroulent

leur point d’interrogation

comme

une nouvelle vague sur le rivage





en venant

pour donner

pour renoncer à ce que nous avions

il nous faut

nous le comprenons

gagner ou être gagné

par ce qui passait

brillant du chatoiement

des choses récemment oubliées et ravivées



chaque image trouve sa place

dans le calme

de ne pas avoir trop

d’avoir juste assez




nous vivons 

dans le soupir de notre présent


si

c’était tout ce qu’il y avait à avoir

nous pouvons ré-imaginer l’autre moitié

la déduire

de la forme de ce qui est vu

insérés

que nous sommes

dans l’idée qu’elle se fait

de la façon dont

nous devons continuer à avancer



il serai tragique

de s’adapter

dans l’espace créé

par notre arrivée retardée

pour proférer le discours qui est de circonstance

car le progrès survient à travers la ré-invention

de ces mots tirés

du pâle souvenir que nous en avons

en violant cet espace de façon telle

qu’on le laisse intact




pourtant après tout

nous en sommes et nous avons franchi 

une considérable distance 

notre passage est 

une façade

mais la comprendre nous justifie


































l’homme qui marche

poème



la falaise s’effondre

par moments 

sur la pente les herbes sèches frémissent

un peu partout dans le vaste panorama

par moments

les fils électriques stridulent












allez 
savoir pourquoi tirer 
sur 

une 
simple cigarette 
est si bon



ce n’est 
qu’

un chemin désolé 

qui se déroule
sous la lune diurne



parfois 
il arrive qu’

un homme

venant 
de loin vers ici 
se rapproche



ce n’est rien de plus que cela

qui
fait croire 
que l’automne du monde se fera 
plus intense

seul l’homme

qui marche sur ce chemin de solitude assurément

connaît les frissons nobles

et froids


tout passe

mais 

dans ce bref instant où en silence 

tu le croiseras

quelle beauté inouïe 

tu découvriras

sur le front rendu blême 

par la tristesse



de l’homme vêtu 
des habits noirs 
du deuil

par exemple 
tu pourrais surprendre 

un remous 
de petites boucles 
de cheveux ! 

poème






elle écrit peu

le peu qu'elle écrit 

elle le jette 

elle regarde le mur

sur le mur il est dit rien

ne s’écrit que rien ne s’écrira

elle se lève

elle regarde par la fenêtre


il fait dehors comme

dedans