Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
samedi, juillet 18, 2020
il
est entendu
qu’
un corps sonore
mis en mouvement provoque
une vibration
qui va s’atténuant
mais pourquoi s’arrêterait-elle
?
tous
les sons passés résonnent
encore
extrêmement faibles
dans
un decrescendo infini
on ne les entend plus
mais
ils sont bien là
ils
chargent les endroits
influencent
une vocation de harpiste
se glissent
dans la mélodie machinale
d’
un air qu’on sifflote
orientent les goûts
suggèrent des phobies
conditionnent le futur sonore environnant
ces harmoniques fantômes
diapasons
des lieux
regarde-moi
jette les yeux sur moi
je suis ton père H-K-R-A
je te donnerai
ma royauté sur terre à la tête des vivants
tu porteras
la couronne blanche et la couronne rouge
le pays sera tien
dans sa longueur et dans sa largeur
tu recevras les aliments
des Deux Terres
un abondant tribut
de tout pays étranger
une durée de vie
comportant
un long temps d'années
mon visage est tourné vers toi
mon cœur vole vers toi
vois l'état
où
je suis
et
mon corps douloureux
moi
le maître du plateau
le sable du désert sur lequel je trône
s'avance vers moi
aussi dois-je me hâter de te confier
la réalisation de mes vœux
car je sais que tu es mon fils qui vas me protéger
approche
vois
je suis avec toi
je suis ton guide
à peine eut-il achevé ces mots
que le prince royal s'éveilla
parce qu'il venait d'entendre ce discours
il reconnut que c'étaient les paroles de ce dieu
et il garda le silence en son cœur
les choses
qui venaient pour qu’on en parle
sont venues et parties
et l’on se souvient encore
comme récentes
il y a
un grain de curiosité
à la base
des quelques nouveautés
qui déroulent
leur point d’interrogation
comme
une nouvelle vague sur le rivage
en venant
pour donner
pour renoncer à ce que nous avions
il nous faut
nous le comprenons
gagner ou être gagné
par ce qui passait
brillant du chatoiement
des choses récemment oubliées et ravivées
chaque image trouve sa place
dans le calme
de ne pas avoir trop
d’avoir juste assez
nous vivons
dans le soupir de notre présent
si
c’était tout ce qu’il y avait à avoir
nous pouvons ré-imaginer l’autre moitié
la déduire
de la forme de ce qui est vu
insérés
que nous sommes
dans l’idée qu’elle se fait
de la façon dont
nous devons continuer à avancer
il serai tragique
de s’adapter
dans l’espace créé
par notre arrivée retardée
pour proférer le discours qui est de circonstance
car le progrès survient à travers la ré-invention
de ces mots tirés
du pâle souvenir que nous en avons
en violant cet espace de façon telle
qu’on le laisse intact
pourtant après tout
nous en sommes et nous avons franchi
une considérable distance
notre passage est
une façade
mais la comprendre nous justifie
l’homme qui marche
poème
la falaise s’effondre
par moments
sur la pente les herbes sèches frémissent
un peu partout dans le vaste panorama
par moments
les fils électriques stridulent
allez
savoir pourquoi tirer
sur
une
simple cigarette
est si bon
ce n’est
qu’
un chemin désolé
qui se déroule
sous la lune diurne
parfois
il arrive qu’
un homme
venant
de loin vers ici
se rapproche
ce n’est rien de plus que cela
qui
fait croire
que l’automne du monde se fera
plus intense
seul l’homme
qui marche sur ce chemin de solitude assurément
connaît les frissons nobles
et froids
tout passe
mais
dans ce bref instant où en silence
tu le croiseras
quelle beauté inouïe
tu découvriras
sur le front rendu blême
par la tristesse
de l’homme vêtu
des habits noirs
du deuil
par exemple
tu pourrais surprendre
un remous
de petites boucles
de cheveux !
poème
elle écrit peu
le peu qu'elle écrit
elle le jette
elle regarde le mur
sur le mur il est dit rien
ne s’écrit que rien ne s’écrira
elle se lève
elle regarde par la fenêtre
dedans