dimanche, juillet 05, 2020








j’ai 
dans la bouche 

un goût 
de métal et de cognac

j’abandonne le thème central 





d’
un rêve 

ou 

d’
une rêverie




je fis 

immédiatement porter à Andrée

une lettre




je 
compte 
trois heures

je ressens avec 
une effrayante intensité

je me replie en 

un seul mouvement immobile 
qui est vertige pause et 
arrivée


je suis 
toujours très laconique

je suis à Paris 
pour quarante-huit heures

je 
mémorise 
les gestes et les distances
comme après 

une répétition générale

je 
mentionne 
la mélancolique boule de verre de leur vie 
apparemment si 
joyeuse


je réside 
dans la chambre d’à côté

je n'avais encore jusqu'à ce jour rien entendu

je redoute la peur
presque comme 

une envie de vomir

je ressens en moi 

une flamme invisible et froide 
brûlant du dedans vers 
le dehors


je confonds 

les restes de la nuit et les rêves


j’admets 
la dérision de vivre 

comme

un mot entre parenthèses

j’oublie
le mauvais sommeil de la nuit
ce vertige curieux
transparent


je me mis à lire la lettre 

je crains seulement

j’organise 

une fuite immédiate




je 
soulève 
son corps qui respire 
qui a peur

je pense 

à quelque chose 
et on se demande à quoi 

je pense

je continue 
fou de rage sonnant et fouettant

j’entre 
dans ce dialogue avec l’ombre




je 
fais 

un vœu 

sans chercher à
forcer la signification 
d’

un cil


je suggère 

une course folle le long des murs

je vacille 
entre deux images de rêve

je  regarde 

de plus en plus ce que
je regardais 
avant




une pomme à demi croquée
une cosse ouverte
un bouton mi-éclos.
un animal qui brille.
un éventail.
une boîte fermée.
un château vénitien 

une colline















































Roses ardentes

Dans l'immobile nuit

C'est en vous que je chante

Et que je suis



Effusion et Infusion  

de ce double courant est faite la Transfusion 

qui est l'opération

du charme












là où le courant ne passe pas  

objet et sujet peuvent se regarder en chiens de faïence

jusqu'à la consommation des siècles 

sans qu'il arrive 

rien 


ni transformation intérieure 

ni événements spirituels






dès que le charme opère  

une complicité intelligente se noue

comme

dans le croisement des regards 

entre 

l'opérateur et son patient : 

la conscience charmée  
comblée ravie  
au lieu d'adorer stupidement   
son mannequin de luxe 
qui est peut-être 
une Gorgone 

cette 
conscience s'ouvre à
l'Autre 

en sorte que le charme est aussi 

un état d'ouverture 

et au sens propre de  sympathie 

Pascal 
dirait sans doute que le chapitre du Charme 
est 

une pièce de l'Art de persuader










































An 

ciel 

espaces célestes



le 
ciel 
d'

Anu



Ea eau

et 

Enlil   terre

une triade où chacun gérait un élément


AN 

le dieu suprême

le dieu souverain qui dirigeait tout l'univers 

dieux

esprits ou démons 

il présidait l'assemblée 

des dieux et des êtres devenus immortels


















































le vertige jongle 

sensation 
donnant 
à 

une personne 
l'illusion que son corps 
ou que les objets environnants 
sont animés 
d'

un mouvement 
de rotation ou d'oscillation

le vertige immisce les lèvres

ivresse
étourdissement
émotion
égarement
transport
tourbillon


le vertige envisage la dissection 




avec l’aveuglement 
de clarté des 
os

de
lascivité

du
vent au dos

du
silence

de
l’amnésie à l’intérieur

de
l’indécence





l’
équilibre

dévore le hasard

de
l’ordre


attitude ou position stable généralement verticale pour le corps humain d'un corps ou d'un objet dont le poids est partagé également des deux côtés d'un point d'appui  de sorte que ce corps ou cet objet ne bascule ni d'un côté ni de l'autre

l’équilibre affirme 

le
scandale

de
vide du tabou



harmonie
pondération
accord
calme
ordre
tranquillité
proportion
paix
mesure
balancement
aplomb
égalité
symétrie
stabilité 






la
catastrophe

de
facilité

de
l’équilibre compose

un tas 


de
l’équilibre immisce

le crâne

de
terreur du hors-tout



l’
illusion 
d’

obscénité

de
l’équilibre affirme

la crampe

de
silence

du
sang.




le 
s’il vous 
plait 

de
l’équilibre


une régénération 
d’étoiles


l’
odeur 

de
l’équilibre

immisce
la méditation

de
dynamite

du
hasard à l’intérieur

de
la respiration

de tête




la bestialité de l’équilibre apparaît 

à l’intérieur du besoin

de clarté

du destin


l’extase burlesque

de
l’équilibre

affirme la clarté

de
tomber debout

à la surface

de
la mystification

de
sommeil

du
destin




















il 
n'est nullement improbable 
qu'

une crise 
individuelle devienne 

un jour 
le fait de tous 

ainsi

non 
plus 
une signification 
psychologique  mais historique













il 
ne s'agit pas là 
d'

une simple hypothèse


il est 

des signes

qu'il faut s'habituer 

à lire












après avoir gâché l'éternité vraie 

l'homme est tombé dans le temps

où il a réussi

sinon à prospérer

du moins à vivre 

ce qui est certain

c'est qu'il s'en est accommodé


le processus de cette chute et de cet accommodement a nom 

Histoire



chaque être 
à chaque instant 
devient par altération 

un autre 
que lui-même 

et 

un autre 
que cet autre




infinie 

est l'altérité de tout être

universel le flux insaisissable de la temporalité 

c'est cette ouverture temporelle dans la clôture spatiale 

qui passionne et pathétise l'inquiétude 

nostalgique