dimanche, mai 17, 2020




je propose trois mots

immobile 
silencieux
aligné

je goûte
l'allongement des jours

je laisse 
passer le cours du temps





j'ai commencé de trianguler l'espace

j'essaie des lectures

le grand inconnu élargit mon champ visuel

le grand inconnu referme mon livre

lointain 
en éclatement de 
gong



c'est logique
c'est la légende
c'est ma solitude


la 
volupté 
est 

un flux 

et 

un reflux 




la volupté est la plus courte forme d'oubli



























Âme   Soufre

il correspond à l’élément Feu

représenté symboliquement par le Soleil


il est 

l'élément feu

qui ensemence  l'aspect masculin solaire 

et sanguin


il 
se présente 
d'

une couleur qualifiée de jaune 

il est actif dans la génération

allant de l'intérieur vers l'extérieur

il réside dans le Sel

le corps qui le retient et l’épaissit plus ou moins

la graine 
spirituelle du Soufre 
est 

une information 

qui 
pénètre 
les formes solides

c’est 

un feu 

qui 
imprègne même les minéraux 
les plus durs

il est 
le rayon créateur
l’information en action

on 
le rapproche de 
l’esprit 

pneuma

la matrice structurante


c’est 

une chaleur 
fixée et latente qui ne consume pas
mais échauffe doucement



c’est 

l’agent dynamique de la fermentation

substance oléagineuse et grasse qui s’enflamme facilement 

de nature combustible








































Connu surtout comme prosateur pour ses romans et ses textes divers, Natsume Sôseki a excellé toute sa vie dans le genre du « poème en chinois classique », kanshi, qui est généralement un quatrain ou un huitain, formé le plus souvent de vers penta- ou heptasyllabiques rimés, dont l’enchaînement obéit à une certaine logique, possédant un charme que renforcent les qualités musicales, mais aussi les procédés d’ellipse et de juxtaposition.










Aussi sincères soient-ils, les romans et essais de Sôseki n’atteignent pas à la profondeur que recèle le recueil de ses poèmes en chinois resté jusqu’à ce jour inédit en français. À la différence du romancier et de l’essayiste, le poète Sôseki n’écrit que pour lui-même. Il n’a personne à flatter, même dans les quelques poèmes de circonstance adressés à des amis ou connaissances, et n’hésite pas, surtout dans le dernier tiers du recueil, à traiter abruptement, par à-coups, de sujets ardus, relatifs à une quête « philosophique » où il avance en sachant qu’il n’atteindra rien, celle que propose la pensée extrême-orientale, fondée sur le taoïsme de Laozi et sur le bouddhisme chan (zen en japonais) qui en est imprégné.

Les 207 poèmes du recueil sont présentés, comme dans les éditions japonaises, selon le classement chronologique : à mesure que nous avançons dans la lecture, Sôseki avance en âge et nous émeut progressivement par la patiente description de ce que son esprit perçoit soudain ou peu à peu, tantôt inquiet, aux prises avec la méditation et la maladie, tantôt rasséréné par le vert des bambous ou le jaune du colza, par la contemplation des paysages ou des « blancs nuages ».

Comme l’écrit son traducteur, Alain-Louis Colas, auquel on doit entre autres la traduction de La Rosée du lotus de Ryokan et Teishin, dans la collection « Connaissance de l’Orient » chez Gallimard : « En ces temps où règnent les excès et les abus de toutes sortes, à base de frelatage et d’outrecuidance, on appréciera notamment ce qui constitue la maxime sous-jacente à tous ces poèmes, à savoir Sokuten-kyoshi : “Suivre la Nature et quitter le moi”. »


LE BRUIT DU TEMPS