dimanche, mai 10, 2020


quand nous inventons

la surprise de l’invention échappe 

puisque nous la préparons et que nous l’ajustons

IX traité
Pascal
Q

LHDLM

mais 
le temps s’écoule 

et
alors que nous n’avons pas conservé la mémoire de sa fabrication laborieuse 
elle nous a surpris 












ce destin 
où les sources se mêlent nous approche de l’impétuosité de la source 

c’est 
cette proximité au chaos qui nous juge

c’est 
notre seul juge

nous ne pouvons pas 
en vérité nous faire un mérite de la joie qu’elle nous a délivrée en retour

ce qui nous console 
dans ce que nous avons fait n’est pas la reconnaissance des hommes ni l’instant de la vente et le produit qui en résulte ni l’admiration de quelques-uns mais l’attente de ces retours imprévisibles

ce 
n’est 
pas

un autre monde 

ou 

une postérité 
dans les siècles qui nous animent 

c’est cet oubli de ce que nous avons fait et qui revient sur nous comme une lumière neuve qui promet notre vie à un court-circuit d’ébahissement et d’anéantissement de nous-mêmes

ce sont des extases 

nous 
nous faisons 

un bonheur 
de nous perdre dans nos 
œuvres

les journées 
passent alors à la vitesse 
d'

une foudre qui tombe

alors nous pleurons des pleurs qui ne nous sont plus personnels et qui se fondent au premier Déluge que les dieux assourdis envoyèrent 

nous nous engloutissons







un autre monde
une postérité
une lumière
un court-circuit
un bonheur
une foudre




























es-tu quelqu’un

qui avait le droit de s’échapper

d’un joug ?



il y en a

qui perdent leur dernière valeur

en quittant leur sujétion














libre de quoi ?

qu’importe cela à Zarathoustra !

mais ton œil clair doit m’annoncer

libre pour quoi ?




































Gilgamesh est parti à travers la steppe  faisant renouer l’Épopée avec le monde sauvage d'où vient Enkidu il pleure son ami et se désole sur son sort 




sur son ami Enkidu

Gilgamesh

pleurait amèrement

en courant la steppe




devrais-je donc mourir

moi aussi ?

ne me faudrait-il pas ressembler 

à Enkidu ?












l'angoisse

m'est entrée au ventre !

c'est par peur de la mort

que je cours la steppe !

mais je vais tirer chemin

et partir  sans tarder

rejoindre Uta-napishti

le fils de Ubar-Tutu ! 




































le sable 

est dans la couleur héraldique 

l’art du blason

l’image même de la couleur noire







composé d'une multitude de grains de silice il est constitutif de l'argile matière qui selon les textes sacrés a permis de façonner l'Adam
l'être humain 

il possède aussi de fortes qualités abrasives à l'image de la meule qui par sa composition majeure de silice  possède des qualités abrasives lui permettant d’aiguiser les lames métalliques  l’Âme  des couteaux épées ou faux  conférant ainsi aux métaux des propriétés tranchantes et pénétrantes propres au feu secret l'art de "percevoir dit feu Philosophique. 

c'est pourquoi les mines de quartz qui fait partie des principales variétés cristallines de la silice au même titre que la cristobalite et la tridymite étaient utilisées comme dans le Larzac pour fabriquer les meules comme à Laguiole en Aubrac  avant que les meules de synthèse ne soient développées aux Etats-Unis...

le sable comme la meule sont les symboles majeurs du dissolvant grâce à la qualité abrasive de la silice que les alchimistes rapprochent du feu réducteur

en effet le dissolvant doit permettre de résoudre les métaux pour en extraire le soufre métallique  le seul agent qui pourra pénétrer le sujet minéral pour en faire jaillir le pur mercure

ce feu ou soufre métallique est souvent symbolisé par l’épée du chevalier  la pointe d’acier de la lance de Saint-Michel terrassant le dragon  ou encore par le glaive du gladiateur pourfendant une roche tel le Roi Arthur 

l’épée  la lance comme le glaive ne doivent leurs qualités incisives  pénétrantes et tranchantes qu’à la meule qui les a préalablement aiguisés

nous pouvons ainsi comprendre le vrai sens de gladiateur celui qui combat seul  à savoir lui-même 

il est comme le chevalier combattant le dragon  rien d’autre que l’alchimiste opérant sur sa première pierre avec les métaux l’épée et les minéraux sujet dissolvant

là réside le secret du miroir reflet de notre art à devenir transparent à nous-même  et à renvoyer au prédateur qui nous asservit son venin mortel une fois sa surface polie

l’alchimiste qui ne fait que polir son miroir pour devenir transparent à lui-même applique ainsi la maxime du temple de Delphes 

Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers




si les anciens miroirs étaient du métal poncé ou poli par le sable  les miroirs actuels sont du verre obtenu par le sable fondu recouverts d’une feuille ou peinture métallique. 

c’est pourquoi le travail opératif alchimique est tantôt considéré comme minéral  tantôt comme métallique  la matière qualifiée de miroir  le corps  étant un intermédiaire entre le minéral et le métal

































Lao-tseu

dit 
du saint 
invisible et caché




il 
harmonise sa lumière et se fait pareil 
à la poussière

il
est lumière qui ne brille
pas

analogiquement
semblable à l'écho du son

ou

au 
reflet
d'

un miroir


modèle du saint
l'ombre est aussi image du non-agir
de l'acte-réflexe et du spontané

sous la plume de Tchouang-Tseu
l'ombre dit
ceci




je suis 

la mue de la cigale

la dépouille du serpent

quelque chose qui semble exister

mais

n'existe pas






































je dois essayer de m'éloigner d'ici







je ne t'oublie pas

je suis juste sorti pour la soirée

j'entoure
je devrais aller marcher
souligne
enrage contre la mort de la lumière

elle a perdu les verbes sortir et respirer
elle trace très vite le nombre
elle reporte les cendres sur le jour


le cerf royal est à l'étranger


je suis allé à la chasse

les feuilles brillent sous la lune




le poème commence 

avec 

chutes essais et trafics 

dans le temps retrouvé