mardi, février 25, 2020





HIVER

et la neige en tombant

la neige engloutit à présent























calme 
reposoir 
son 
paisible 
manteau


sous
les
calmes
cieux
étoilés


nos
combats
et
notre
haine

pâliront
dès
la
nuit
prochaine









































thym temps ronde rose bouton

lierre-terrestre course thym-cheval

écorce avec thym littoral venteux

*











étoile-luisante rose naine chinoise

fleur-calicot cinq pétales aigus

fer-à-cheval porte-bonheur

poivre-des-murailles trique-madame

lanciers yucca-poignard blanche nuit

épigée rampante gentiane-frangée hydragelle

glycine berceau -de- la- vierge


*

=A

=L=O 
=è 

=S

bouche bée dent-de-chien


dé-à-coudre chapeau-rouge



*


S O U C I

populage primevère fleur-des-grenouilles


myriades 
après myriades nous 
serons


























esthétique du livre vide



de toutes 

les idées excentriques 

qui existent en littérature depuis que le livre 

est livre 

celle du livre vide  au sens premier  

est sans contredit 

l'une des plus fascinantes   













D'abord 

parce que la vacuité  apparente qu'il présuppose 

c'est-à-dire 

une sorte d'espace ouvert 

où se  trouveraient confinés 

tous les possibles  

remet en question l'idée même de littérature  

l'oeuvre n'étant  dès lors 

plus donnée bêtement 

à lire 

mais bien contrairement 

à imaginer  



du moins en partie


Tanka G.Tremblay 

le murmure 






il convient peut-être de rappeler qu'au concept de livre vide  vierge ou blanc qui n'apparaît vraisemblablement pas avant la seconde moitié du XVIIe siècle en littérature  le phénomène de la page vide ou blanche est à quelques dizaines d'années près  au moins aussi ancien que l'invention de l'imprimerie




































peu 
après cette 
visite

l'
impossible

qui 
flottait 
déjà 






comme

une présence

quasi physique autour d'elle

se reproduisit 

et cela en vérité

sans que quoi que ce fût

se produisit






début

d'

une série

d'événements merveilleux





mon cœur
parce qu'il est toujours
attiré en poésie
et l'attire toujours
est fer et aimant



































sois le ciel


tu 
n'iras pas au ciel

et cesse donc ce tumulte

Si
toi-même
tu n'es pas d'abord

un ciel vivant

*






vous 
recherchez mon point faible
ma faille

?

sa découverte
vous permettrait
de m'avoir à merci

?

mais
assaillant
ne voyez-vous pas
que 

je 
suis 
un crible

et que votre peu de cervelle
sèche parmi mes rayons
expirés

?































dès le matin
l’aigle reste perché 
sur 

une branche 
durant des heures

il a 
un thermomètre 
interne qui lui indique 
la bonne température de vol





dès que cette température est atteinte  
l’aigle s’élance et vole 
très haut


être 
attentif 
aux saisons et attendre 
le bon moment pour s’engager dans 
une entreprise


*


une 
complicité 

entre 
plusieurs maintenants actuels 
passé, présent futur
est possible
malgré 

l'impossibilité 
de leur coexistence


ainsi 
le temps et l'espace apparaissent-ils 
en même temps 
ama en grec


ils ont une origine commune  mais cette origine commune comme la locution en même temps est ambiguë  car si deux instants apparaissent en même temps ils ne sont plus distincts  et s'ils sont distincts  ils n'apparaissent pas en même temps 



la présence 
du temps est impensable

l'énigmatique en même temps 
est aussi le lieu de 
l'aporie  

celui 
du gramme 
à partir duquel 


une critique 
de la métaphysique est 
possible

le
temps est le nom 
d'

une 
impossible possibilité 



l'
impossibilité 
pour 

un instant 
de coexister avec 

un autre
qui s'éprouve 
comme possibilité







































elle 
se lit au présent

un 
présent 
très particulier

un 
présent 
majestueux 
qui témoigne 
d'






une autre présence 
que la présence 
courante

laquelle



elle  
ne se lit pas 
dans son temps propre

mais dans le temps 
de l'autre


entre 
la singularité 
d'

une 
signature 

et celle 
d'

une lecture 




elle
est le lieu 
d'

une rencontre

unique
ambiguë
à la fois familière et impossible



avant même de parler seule
sans rompre sa 
solitude

elle 
s'adresse à l'autre 

elle 
laisse 
l'autre parler 
dans son propre temps






ce 
retrait est 

un don

un 
effacement 
absolu 

sans échange  
ni réciprocité ni générosité

*



monde ardent
chimère

une montagne la nuit

blanche route

qui 
prend son élan 
quand la lune l'éclaire

un désir passionné

monde 
ardent forme 
blanche

la voie des réalités

jaillit
le naïf idéal

vent de la nuit dans l'arbre





un présent
un présent

une autre présence

une signature
une lecture
une rencontre

un don
un effacement
une montagne
un désir






























futur
ce qui n'est pas encore
comment peut-il diminuer ou disparaître

?

passé
ce qui n'est plus
comment peut-il augmenter

?





par

une 
triple 
attention de l'esprit

attente 
attention
mémorisation

l'objet de son attente
traverse son attention et passe
dans sa mémoire


le futur 
n'existe pas encore
c'est indéniable

j'ai 
pourtant à l'esprit l'attente 
du futur

le passé 
n'existe plus
c'est indéniable

j'ai 
pourtant à l'esprit la mémoire
du passé

le 
présent 
ne s'étend pas

c'est
un point qui passe
c'est indéniable

l'attention perdure pourtant

elle 
conduit 
à l'absence 
ce qui 
sera



L.A.Photographie Arêches février 2020
































la mémoire et le monde 

sont

une même réalité


une forme

c'est saisissable

palpable et ça nous préserve




le voyage à pied 
est 

un montage 
de correspondances et d'images 




c'est tellement réjouissant

cela me touche

m'engage si complètement


une énigme 

ou

une simple présence insignifiante ?

rien de précis

je cherche


on pourrait dire

un test de solitude






il s'agit 
toujours plus ou moins 
d'avancer

les mains 
à sa rencontre et de s'en 
saisir



le 
promeneur que 
je suis
construit
un espace
fait d'au moins
trois morceaux
de nature
différente







je sens
vaguement
ombre ou lueur

la silhouette fantomatique
qui s'élève en moi

une ligne qui traverse un seul territoire 


L.A.Photographie Arêches février 2020



une réalité
une forme
un montage
un test
une simple présence
une ligne
un territoire
un espace

avancer saisir
pour penser
s'étourdir de penser

vivre en pensant 
mais aussi pour pouvoir penser

penser
comme juger
méditer raisonner
peser douter
oser
spéculer espérer 
voir songer rêver
évoquer
théoriser estimer présumer
supposer soupçonner 
sentir