Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
lundi, janvier 13, 2020
la parole tend
à
l'absence de limites
à
l'infinité
à
une disponibilité
sans conclusion possible
son
destin est celui
d'
un itinéraire
qui ne mène nulle part
sa définition même
est d'aller sans but et sans fin
la parole occupe dans l'esprit
un
espace
y dessine son dessin
une
dimension
nous
pouvons entrer en rapport avec
le double
mais
ce rapport est ambigu
lire
loi
la loi est libre
insupportable
est la légèreté du logos
pourquoi donc
le monde est-il dessiné et traversé
de sons
?
*
Spiritisme spirite
doctrine
selon laquelle l’homme est composé
d’
un corps périssable
et d’
un esprit immortel
susceptible de se détacher du corps
et de lui survivre
7
lendemain de ce jour
dans
la prairie
la distance tenue un instant
puis lâchée
eau revient dans la sécheresse du jour
disparaître
avec les yeux disparaître
ou rentrer
traits visage
tiges rayons ombres des herbes
ombres des herbes sur une face blanche
mot éternel
nuée légère à la bouche
page entraînant les mots comme la parole
lèvres
l' horizontale déchiquetée de l'air
l'haleine ma respiration haleine sans mots
*
Relativité Théorie de la
théorie géométrique d’Einstein énoncée en 1905 et qui établit une intime connexion entre l’espace et le temps
ces notions dépendent du mouvement de l’observateur et les notions de simultanéité et de présent perdent leur sens
tout est relatif à la position et à la vitesse de l’observateur.
Observateur
rôle d’observation consistant à faire rentrer dans la réalité une seule version du monde ou d’une évolution individuelle parmi de multiples versions possibles existant simultanément avant d’être observées
ce rôle implique ainsi la distinction entre réalité et existence la réalité étant par définition unique alors que l’existence ne peut concerner que des réalités non vécues c'est-à-dire non encore observées
ce rôle de l’observateur est une généralisation du rôle de l’observateur en mécanique quantique
Omniprésence
présence en différents lieux mais toujours actuelle
Papillon effet
se dit d’un phénomène tellement sensible aux conditions initiales qu’il peut se traduire par une minuscule cause capable d’engendrer des effets gigantesques par exemple un battement d’ailes d’un papillon qui engendre une tempête
*
l'appel à
Écho introduit
un thème nouveau
la parole qui est un ici doué d'ubiquité
se prononce aussi dans un lieu
mentalement déterminé
et comme le double prend la forme d' Écho
il convient que la parole se construise
autour d'
une
demeure pleine
d'échos
Mon amour
bonjour le grand amour
quand
on dit que Dieu est amour
cela suffit
et
pour cause
Spinoza écrit :
un amour qui doit occuper
autrement dit
constituer
la plus grande partie de l'esprit
note
l'équivalence étrange
entre occuper et constituer
l'amour
constitue ce qu'il occupe et ce qui
l'occupe
c'est
une machine subtile
très matérielle et immatérielle
révélée par les écritures
celui ou celle qui écrit
tombe forcément sur le secret
de l'amour
le ciel
ce matin est réverbéré
dans le bleu
avec
Philippe Sollers
lettres à Dominique Rolin
1981-2008
p.126
oublier l’idée
d’
un message
penser
le simultané
faute de
pouvoir saisir l’absolu
changer
de couleurs jour
et nuit
s’enfiévrer
à l’idée de ce qui aurait pu
être
pouvoir
se délecter en pensée
de chaque seconde
accélérer
ralentir
ne pas retourner sur
ses pas
se remettre en marche
chercher
un lieu
toujours en mouvement
saisir
ce qu’il peut y avoir en nous
d’irréductible et de singulier
savoir
imaginer
apprécier
ces éléments de composition
de rythme
de silence
de bruissement dans les marges
la capsule
ou capsule-couronne
est
un petit objet circulaire
utilisé pour boucher hermétiquement
les bouteilles de verre
cette capsule
a été inventée en 1892
par
William Painter
le fondateur de la société
Crown Cork and Seal
dès l'origine
la capsule a été conçue
pour pouvoir sertir
la lèvre
du goulot des bouteilles de verre
À l'époque les capsules comportaient 24 dents depuis 1930 elles en ont 21
un minimum requis pour l’étanchéité
pour
les ouvrir
il faut utiliser
un décapsuleur
Mémoire vive
Pierre Ménard
Ce texte en prose est
une mémoire
vive
une suite
d'épiphanies.
Sensation d'un récit qui se dessine fait de boucles, de spirales et de courbes. Non pas suites sans principes de construction mais entrelacements complexes. Couleurs, formes, collages, accidents s'inscrivent dans une dynamique du décloisonnement.
Une tension entre le discontinu des fragments et le mouvement qui unifie l'ensemble, qui en détache des morceaux pour les travailler, les étudier sous tous les éclairages possibles, suspendre le cours d'une phrase, en retourner le cheminement, en déformer la logique, en fragmenter le sens, en désaccorder la syntaxe et avec elle toute linéarité, privilégiant les écarts de sens et d'images. Le texte est le montage de poèmes pris dans le réel, dont les fragments sont considérés comme surface de travail, espace à explorer.