dimanche, octobre 11, 2020



Ici
 
les Dieux 
refusèrent de trancher 
et dans cet entre-deux d’eau et de terre 
la boue étendit son domaine sur des berges 
incertaines 


il ne reste plus qu’un marais mouillé 
perdu dans ses rondes
saisonnières 


à peine ressuyé par un été trop bref 
et aussitôt blanchi aux brumes du froid qui vient 

comme 
la vitrine délaissée d’
un commerce en faillite





























des carcasses 
enfouies macèrent lentement 
sous la surface froissée par la brise maritime 
et fermentent à l’abri des diptères 
nécrophages 


les diptères ou Diptera 
sont un ordre de la classe des insectes


le morta 
des forêts fossiles 
gît toujours sous la tourbe 
des paisibles clairières aquatiques


le morta est 
un bois trouvé dans 
les zones anoxiques de tourbières
en cours de fossilisation


les touradons 
sont des archipels instables 
parfois réunis par les isthmes 
des pousses d’iris et l’ombre portée des 
ombellifères


le terme  touradon 
est donné en botanique 
et en géomorphologie à des micro-formes 
en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies 
de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut


ça et là 
d’humbles vivaces 
croissent dans un calme résolu
ostentatoire 


le souvenir 
de la mer des Faluns 
glisse ses fantasmes pélagiques 
sous les herbes dressées que plus rien ne retient 


La mer des Faluns est une ancienne mer aujourd'hui disparue ayant recouvert l'Ouest de la France il y a environ 16 à 11  millions d'années  Elle s'étendait de la Normandie jusqu'en Vienne en formant un bras de mer passant par la Bretagne l'Anjou la Touraine et le Blésois


à la fin du Miocène moyen 
au Serravallien la transgression marine 
atteint son maximum

les dépôts marins sont visibles dans 


le Golfe d'Anvers 

le Golfe de la Manche occidentale 

le Golfe de la Loire 

le Golfe d'Aquitaine 

les Fosses préalpines molasse


ces 

dépôts serravalliens 

se présentent sous la forme 

de sables ou calcaire coquilliers appelés 

Faluns



partout 
les eaux libres 
gagnent du terrain 
et viennent piétiner la lisière 
du bois où le vieil homme se tient 
un peu en retrait 


le menton 
rentré dans le col 
camionneur et les mains 
déliées dans la chaleur des poches 


comme à son habitude





















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