jeudi, octobre 01, 2020



collage

l’
ombre 
d’

un cep 




























le 
délié 
d’

une lettre


la fleur de givre sur le carreau 

une cicatrice inversée 

une morsure éteinte 

l’ouverture et le fermoir 

l’aube d’hiver et la nuit d’été 

la senteur du genêt sur le tumulus  

une phrase à l’infini

reprise 
biffée 
répudiée 
écrite…

la vigne  claire le raisin lourd

des papillons blancs

de la foudre


un sol d’humus et de feuilles

une humide contre une sèche

une rose contre un caillou

un feu de branches déjà vertes


*


si 
le petit vent n’est pas entièrement avalé 
par les cigales


un peu de fraîcheur 
arrivera peut-être jusqu’au vieillard 




il y avait 

ce qui se taisait

plutôt que ce qui se disait 


entre 

les arbres et la maison 

et entre 


la maison

les hêtres et le vieux tilleul 


une continuité mystérieuse 

taciturne


 

ce que je dis est bizarre

si j’éprouve 

de la joie à lire des poèmes 

c’est uniquement

parce qu’ils me permettent de m’oublier


quand 
je reviens à moi

je 
ne suis 
qu’

un être vivant

un homme incorrigible




être conduit par la langue à de la langue 

plus 
on s’y abandonne

plus 
la langue est cette nef

plus 
c’est elle qui conduit






















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