vendredi, août 28, 2020


j’avais le projet

ça me reprend parfois d’

un roman totalement synthétique

sans

un mot de moi

fait de phrases trouvées ailleurs 

dans les livres des autres... 


un roman 

constitué de pièces rapportées 

comme les mains d’

un assassin 

cousues au pianiste 

par le Dr Gogol









c’était 

une expérience curieuse 

habiter à l’intérieur des citations, 

se glisser entre les guillemets tel 

un poisson


la vérité 

est que j’ai été très profondément atteint 

par la plus vieille tentation protéenne 

de l’homme 

celle de la multiplicité


le moi 

dans 

un certain sens

est comme 

une fente mobile 

qui se déplace sur 

un film

progressivement


dans la vie normale 

l’organisation bipolaire est presque permanente 


cependant 

les limites du moi 

et de ce qui lui est extérieur ou étranger 

ne sont pas absolument stables


enfin

même si l’on a pu constater 

qu’elle était loin d’être la seule

la dimension amoureuse court tout du long

entremêlant souvent avec humour 

envolées lyriques et retombées 

triviales 


le poème est plus beau si nous devinons 

qu’il est l’expression d’

un désir 

et non pas 

le récit d’

un fait


je pense aux draps de son lit

 

c’est bon

c’est du melon


pourquoi 

ne pas profiter de tout ce qui s’offre à nous 

dans ce monde 


au chalet du désir 

au palais des caresses 

à l’hôtel de l’exercice érotique

les ânes clignent des yeux



















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