vendredi, juillet 10, 2020



j’écoute la rivière

puis 
le vent 
et 

je l’observe 

qui fait se mouvoir 
les grosses branches sombres


















la 
surface noire 
d’

un petit trou 
d’eau en contrebas

poudrée de pollen 
vert

les 
racines 
d’

un arbre à nu 

au-delà 
de la berge serpentent
sur l’eau 

et
entre elles

de vieilles 
toiles d’araignées 
flottent dans le vent 
et leurs fils scintillent au rythme 
des souffles 
d’air






je  suis  

la 
sensation 
d’

un passage éphémère



un passage 

aussi 
impalpable que 
l’ombre et aussi rapide que 
la pensée 


moi-même
et strictement moi-même
est ce que je deviens lorsque s’éteint
la sensation du passage en moi de cette ombre spacieuse


moi-même
et strictement moi-même
est le rocher au sommet duquel
s’assied le mort considérant sa vie passée





l’autre côté du monde

offre la même apparence que ce côté-ci du monde


la sensation

seulement diffère





dans
le temps tout se clôt

dans
l’espace tout se délie






il y a 

des moments forts

dans le cycle des saisons

comme le chant du coucou à midi

dans la pleine chaleur de l’été

ou le bruit d’ailes des insectes

qui fendent l’air et s’enfuient


assis face au soleil

mais protégé par l’ombre des buissons

je m'étire

dans l’espace matriciel

parcelle de vie négligeable prise

dans le coït étouffant

du ciel et de la terre


































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