Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
vendredi, juillet 10, 2020
j’aime les lieux
qui concentrent
qui resserrent le champ de la pensée
ici
dans ce cercle étroit de collines
les changements
sont tout extérieurs et de pure optique
avec tant d’abris
les vents sont naturellement peu variables
la fixité de l’atmosphère donne
une assiette morale
je ne sais
si l’idée s’y réveille fort
mais qui l’apporte éveillée
pourra la garder longtemps
y caresser sans distraction son rêve
en saisir
en goûter tous les accidents du dehors
et tous les mystères du dedans
l’âme y poussera des racines et trouvera que le vrai sens
le sens exquis de la vie
n’est pas
de courir les surfaces
mais d’étudier
de chercher
de jouir en profondeur
ce lieu avertit la pensée
des grès fixes et immuables sous la mobilité
des feuilles
parlent assez dans leur silence
ils sont posés là
depuis quand
?
depuis longtemps
puisque malgré leur dureté
la pluie a pu les creuser !
nulle autre force n’y a prise
tels ils furent
et tels ils sont
leur vue dit au cœur
Persévère
insecte
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