lundi, juin 29, 2020


les objets qui  peuplent   si l’on peut dire 

l’univers mallarméen

mais qui ne peuvent peupler aucun univers réel

sont 
nécessairement 
d’

une fragilité 

ou
plutôt 
d’

une porosité 

qui 
les confine à la 
frontière 

du visible et de l’invisible






de 
l’existant 
et de l’inexistant

du 
concevable 
et de l’inconcevable





le modèle 
le plus achevé 
en est sans doute le célèbre 

ptyx  

dont 
il est question 
dans le sonnet qui commence 
par 

ses purs ongles très hauts dédiant leur onyx 



non seulement ce ptyx ne possède comme tous les objets  purement  mallarméen  d’autre consistance que celle d’un aboli bibelot d’inanité sonore mais en plus il a la particularité de n’avoir pas de nom sinon celui que lui invente Mallarmé qui a besoin d’une rime en  ix  ou  yx  pour compléter son poème 

il est donc 
deux fois fictif et irréel au second 
degré  

il l’est même trois fois
puisque par comble il est absent du 

salon vide 
où il siège d’habitude.  

c’est donc 
en toute justice que Mallarmé 
peut déclarer à son sujet qu’il constitue 
ce seul objet dont le 
Néant s’honore
































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