les objets qui peuplent si l’on peut dire
l’univers mallarméen
mais qui ne peuvent peupler aucun univers réel
sont
nécessairement
d’
une fragilité
ou
plutôt
d’
une porosité
qui
les confine à la
frontière
du visible et de l’invisible
de
l’existant
et de l’inexistant
du
concevable
et de l’inconcevable
le modèle
le plus achevé
en est sans doute le célèbre
ptyx
dont
il est question
dans le sonnet qui commence
par
ses purs ongles très hauts dédiant leur onyx
non seulement ce ptyx ne possède comme tous les objets purement mallarméen d’autre consistance que celle d’un aboli bibelot d’inanité sonore mais en plus il a la particularité de n’avoir pas de nom sinon celui que lui invente Mallarmé qui a besoin d’une rime en ix ou yx pour compléter son poème
il est donc
deux fois fictif et irréel au second
degré
il l’est même trois fois
puisque par comble il est absent du
salon vide
où il siège d’habitude.
c’est donc
en toute justice que Mallarmé
peut déclarer à son sujet qu’il constitue
ce seul objet dont le
Néant s’honore
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