jeudi, mai 21, 2020







d'abord et enfin la parole perdue

lambeaux de rêves vacants

je souhaite rester discret










le désert est le lieu de la parole vaine

où s'aveuglent les mots

à l'incendie solaire

en marge du protocole 




labyrinthe éclaté

morceaux d'espace sans préexistence

d'un tout grand ordonnateur

étiré jusqu'à l'invraisemblable




le courant de la pensée se trouve soudain suspendu porté par d'interminables ondes colorées avalé dans une mouvance  hypnotique dont le tableau détient le secret

un film de quelques minutes

nuits au cœur



je ne sais pas 
quand ni comment a lieu la chute
la plongée ou l'envol



je ne sais pas 
si le corps est en état de gravitation
ou d'enlisement 


transparent ?

le mystère 

et puis quoi ?



le vertige 
ravit à soi-même 
le corps déambulatoire

à 
la lumière 
d'

un grand
 projecteur de métal


comment rester debout
au centre du silence
sans vaciller
dans son abîme

?


aux confins du sommeil 

le corps tangue 

balancement de la marche 

dans le désert


désertion 
perpétuelle où 
l'on désapprend à chaque 
pas 



mots brûlés 

calcinés par la radiance noire




seul le souffle  tient en vie

dans ces laps d'infinis déracinés

sans latitude




voyageur somnambule

le regard a quitté le monde

n'entre nulle part

est entré dans le nulle part au monde

pour ne plus jamais terminer

ce geste de venir


une certitude oublier la construction







































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