jeudi, avril 23, 2020







corona-littérature


des grippés 

des fiévreux des tousseux 

et même 






des 
porteurs sains

bref

tous
les êtres humains



on
dirait
que l’épreuve épidémique
dissout partout l’activité intrinsèque
de la Raison


séquestrations proustiennes 

la 
face aimable 
d’

un monde 
d’égoïsmes sombrement crispés 
sur le 

moi d’abord 
et que le reste périsse



tout est 
déjà dans les livres


une expérience 

on ne peut plus contemporaine 
que nous sommes en train de vivre 
sous les dehors archaïques moyenâgeux
d’

une épidémie


l’inhibition de l’action 
fait oeuvre d’ultime parade 



mais 
cela ne suffit pas 
car la réalité s’impose

se 
terrer 
ne suffit pas




je me sens 
quelque peu contraint 
de rassembler quelques idées simples

je 
dirais 
volontiers 

cartésiennes


à chaque crise 
planétaire de bons esprits nous 
objurguent 

think global  stupid


l’autre est devenu 
source de danger et de méfiance

on 
passe 
du choc à l’expérience 
lorsque l’on arrive à mettre 
des mots sur notre
vécu



vous aimiez tant que ça regarder la télé
faire des jeux vidéos
téléphoner ou envoyer 
des mails ? 




elle a 

une 
capacité de rebond

une 
énergie

et 

une 
fantaisie 

qui 
l’aideront à se 
remettre en mouvement
l'Italie




toute la question
maintenant est celle de la durabilité 
de la prise de conscience et de la volonté de faire



mon ombre
sur les murs se superpose à toutes celles
amies
dont le soleil a projeté
l’histoire


répétition générale


on appelle 

à
ne plus faire société pour faire
nation

à s’isoler
pour se serrer les coudes 

à écarter
les corps
les uns des autres pour se rapprocher
d’eux en esprit



la
première mesure sanitaire
urgente

c’est 
de libérer 
nos esprit de l’emprise de ce foyer 
d’infection moral qu’est 
le pouvoir 


l’État tient
se félicite-t-on en haut lieu 


le virus 
mutant rôde à nouveau

c’est 
un touriste opportuniste
il prend son temps 



mon petit 
il va y avoir du sport



le 
Dehors 
n'est pas loin

ces bourgeons qui éclatent partout
cette lumière unique qui n’existe nulle part ailleurs

le 
paradis est 




en
un éclair
la vie secrète 
des écrivains est devenue 
banale 

un virus 
a révélé leurs trucs au grand 
public

il lui avait 
inoculé le virus redoutable de la vertu
écrit Victor Hugo

voilà
l’Occident face à sa
vulnérabilité

tétanisé
il fait le hérisson

fragile 
il n’a pas le choix 




convenons 
néanmoins que c’est 

une drôle de guerre 

celle où 
le commandant en chef a pour mot 
d’ordre 

planquez-vous



le virus 
poursuit sa course folle autour du vaste monde
et j’écris


l’économie
l’obsession de sa croissance
a sauté de son piédestal elle n’est plus la mesure 
des rapports ni l’autorité 
suprême



espérons 
seulement qu’

un jour prochain 
les rues de l’Inde seront noires de monde
envahies par ceux qui auront compris qu’à moins 
de se manifester et d’agir
la fin est proche





























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