jeudi, avril 02, 2020


un éclair

Dionysos devient visible

dans

une beauté d'émeraude 



un œuf

un œuf de basilic




pourquoi Zarathoustra se faufile-t-il le long de la montagne

?







un petit serpent au venin et au regard mortels












un long guetteur

un coup vers le ciel depuis l'abîme


jusqu'au entrailles de la montagne



une 
malédiction
sur les montagnes

loge à présent la colère de Zarathoustra




en 
nuage 
d'orage il 
se fraie son chemin









***




Dionysos et Apollon 


Dionysos est l’élan l’ivresse la dissolution des limites 

il déchire les formes pour libérer l’énergie primitive de la vie

Il est le dieu du débordement du rythme de la perte de soi  

ce moment où l’individu se fond dans la pulsation du monde

Dionysos ouvre les portes du chaos fécond de la transe de l’informe vibrant

Apollon au contraire sculpte Il donne contour mesure proportion  Il est le dieu de la clarté de la distance juste de la forme tenue Là où Dionysos dissout Apollon délimite Là où Dionysos brûle Apollon éclaire Apollon transforme l’excès en figure  Dionysos fait éclater la figure pour retrouver l’excès

La tension entre les deux n’est pas un combat mais une nécessité  Dionysos apporte le feu vivant Apollon la forme qui lui permet de ne pas se perdre L’art véritable pour Nietzsche naît de cette double énergie  la forme apollinienne animée par la profondeur dionysiaque L’existence aussi si elle veut être pleine doit savoir danser sur cette crête  entre la mesure qui protège et la démesure qui vivifie






















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