jeudi, janvier 09, 2020




Que l’on écoute 
le rare enregistrement 
d’

un castrat. 











L’imperfection technique, les signes audibles de sa vétusté ne viennent qu’ajouter à l’impression produite : un déchirement. 

Sa voix monte elle aussi comme une déchirure ; ébréchée, c’est l’entaille qui nous atteint tant elle nous donne le sentiment de manquer à chaque instant de se rompre, comme à se couper d’elle-même.


Dès la première note, tout jugement est désarmé et nous demeurons là, sidérés. 

Impossible de la détailler telle une forme offerte à notre contemplation, elle reste insaisissable, non pas fugace ou évanescente mais trop présente au contraire, dans sa ténuité même. 

Le mot manque toujours et c’est nous qui restons sans 

voix.
































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