samedi, septembre 14, 2019

un bien scellé un bien perdu un don
un sentiment un livre 
une vie


qu'est-ce qui m'appartient 

?

bilan 
d'une vie 
entérinée par la mort 

tout ce qui est 
n'a d'autre existence 
que celle que lui octroie le partage

un 
bien scellé 

est 

un 
bien perdu









donner
s'offrir pour
en retour recevoir d'autrui

un don 
d'égale importance serait à première vue
le partage idéal

mais
le Tout
est-il partageable



un sentiment
un livre 
une vie 

peuvent-ils 
se partager dans leur intégralité 



par ailleurs 
si l'on ne peut tout partager
qu'est-ce qui reste et restera toujours 
hors du partage 



qu'est-ce qui
au sein de ce qui nous appartient
n'aura jamais été nôtre 



et si nous ne partagions que le vital désir 
de partager

unique moyen
pour nous d'échapper à notre solitude
au néant 

?
































savais-je

jusqu'ici 
qu'

ouvrir 
et fermer les yeux 
s'allonger

se mouvoir penser rêver 
parler se taire 
écrire 
lire

sont gestes et manifestations 
de la subversion 














l'éveil 
venant bouleverser l'ordre 
du sommeil

la pensée 
s'acharnant sur le néant afin 
d'en avoir 
raison

la parole 
rompant en se déployant

le silence et la lecture 
remettant
à chaque phrase
l'écrit en question 




savais-je

aussi

qu'il y a 
des degrés à la subversion

que 
je ne suis 
vraiment subversif 
dans mes rapports à autrui
que lorsque 

je 
ne m'applique 
point à 
l'être 

et que
dans ce climat de non-suspicion 
favorisé par mon comportement naturel 

personne
autour de moi
ne s'en aperçoit 
encore 


la vie se dresse  à tous les instants
contre la mort 

la pensée contre l'impensé 
et le livre qui s'écrit contre le livre écrit



exister
penser 
écrire 

m' engageraient alors à rechercher
indirectement 

un équilibre intérieur
face à des actes souterrains de subversion

équilibre qui serait enfin trouvé 
en les laissant librement s'affronter 
en moi

je suis 
le lieu écartelé de ces 
conflits

je parviens 
à les localiser en les espaçant 
et en les limitant dans 
le temps 

c'est ce que 
j'appelle 

vivre
avec moi-même en harmonie

































Étape

1

lieu où 
l'on s'arrête au cours 
d'
un déplacement un voyage

halte

2

distance 
à parcourir pour arriver 
à 

une étape

voyager par petites étapes

les étapes du camino frances

exemple






1
Saint-Jean-Pied-de-Port – Roncevaux
26,9 km

2
Roncevaux – Zubiri
22 km

3
Zubiri – Pampelune
19,8 km

4
Pampelune – Puente la Reina
24,3 km

5
Puenta la Reine – Estella
23,3 km

6
Estella – Torres del Rio
29 km

7
Torres del Rio – Logroño
21,1 km

8
Logroño – Nájera
30,1 km

9
Nájera – Grañon
28,8 km

10
Grañon – Belorado
17 km

11
Belorado – San Juan de Ortega
24,8 km

12
San Juan de Ortega – Burgos
30,4 km

13
Burgos – Hontanas
29,8 km

14
Hontanas – Ermita San Nicolás
18,7 km

15
Ermita San Nicolás – Villalcázar de Sirga
29,9 km

16
Villalcázar de Sirga – Calzadilla de la Cueza
23,3 km

17
Calzadilla de la Cueza – Sahagún
24,8 km

18
Sahagún – Reliegos
31,1 km

19
Reliegos – León
29,9 km

20
León – Hospital de Órbigo
32 km

21
Hospital de Órbigo – Santa Catalina de Somoza
26,5 km

22
Santa Catalina de Somoza – El Acebo
33,9 km

23
El Acebo – Ponferrada
18,1 km

24
Ponferrada – Villafranca del Bierzo
25,5 km

25
Villafranca del Bierzo – O’Cebreiro
27,5 km

26
O’Cebreiro – Triacastela
21,5 km

27
Triacastela – Barbadelo
23,7 km

28
Barbadelo – Gonzar
26,2 km

29
Gonzar – Melide
31,4 km

30
Melide – Santa Irene
30,7 km

31
Santa Irene 
Saint-Jacques-de-Compostelle
25,3 km




32
Saint-Jacques-de-Compostelle – Negreira
22,8 km

33
Negreira – Olveiroa
32,5 km

34
Olveiroa – Fisterra
33,2 km
































stade
halte
palier
phase
période
trajet
temps
relais
poste
parcours
hôtel
chemin
échelon
repos
gîte
degré
auberge
arrêt
trotte
traite
siècle
route
pas
morceau
lieu
journée
gradation
escale
entrepôt
couchée
époque

































une voix 

au-delà de la voix est dans 
la voix


l'objet voix 
s'abîme dans le vide de l'Autre


j’entre
dans mon souvenir
pour en sortir presque aussitôt

je me laisse
gagner par la déambulation

la perspective s’élargit











les corps se détachent
comme

6
des papiers découpés accrochés aux jours

souffle
ce murmure
comme une voix

#

un temps

j’avance 
je m’arrête  je croise
je saisis
j’abandonne

l’air devient le temps 

les mots éclosent pour retenir le passant

prise 
sur le vif 
qui refuse à finir 
trace morte





l'altérité absolue de l'écriture
altère du dehors
en son dedans
la parole
vive





la voix de tête

est 
spéculative et subjective
tandis que 

la voix de gorge

n'est 
ni exposable ni 
capitalisable pour un sujet































l’incarnation concerne 

la Parole


Au 
commencement 
est

le Verbe



ne mettez jamais 
cette phrase de Jean à l’imparfait
toujours au présent


















Lorsqu’un évangile apocryphe note 

Jésus a dit 

il faut aussi l’entendre au présent


cela a lieu dans l’instant

si ce n’est pas le cas

cet énoncé n’a aucune signification


Jésus a dit

non 

Jésus dit


si l’on introduit le passé dans cette affaire

on est aussitôt projeté dans un film


avec

Philippe Sollers

La Connaissance comme Salut 

































une idée  / un fleuve / une courbe


on ne pourra jamais se faire


une idée
globale du cours
d'

un fleuve
à partir de l'une ou l'autre de ses
courbes


















le succès 
ou l'insuccès de l'instant
et l'impression qu'ils font
il ne faut pas en tenir
compte

du comportement
que les autres ont vis à vis
de nous
nous devrions
surtout pas apprendre et déduire
qui nous sommes
mais
qui ils sont 
eux

avec Schopenhauer
une idée un fleuve une courbe






























6

d'
un arbre
d'
un oui


12

de la forêt
autour de moi

la forêt
inviolée de sa pensée














6

balance de la langue
balance
exil


12

dit-vrai
dit-par-avance
dit-par-le-haut

dans le cercle




12
CONTRESCARPE

6
arrache la monnaie de mon souffle



































petite liste rapide au bord de l'infini

un faiseur de pluie
un vent
un bec d'oiseau-jardinier
un nouveau monde dans le vernis
un arpège courbe et lointain
une cité de silence visuel




















trois mots

eau
miracle
oracle



l'eau 
est le plus grand phénomène 
de l'univers


































hums of a radio

bourdonnement d'une radio


winds

des vents


clothespins

des pinces à linge


however nostalgic

qu'importe la nostalgie


































passage extérieur

le bruit du silence ici
est 

un kerrak-rrok-rrok

prononcé
par

un oiseau noir

















voilà 
longtemps que l'être humain n'est plus 
présent au monde



il y fait de la technique

il y projette ses fantasmes

il n'y est pas pleinement



mon économie 
de vie est 
basée 
sur 

la présence au monde

le lieu et la parole

avec K.W.

































suffit-il
de poser l'écuelle de lait
sur le pas de la porte le soir
de penser à lui de temps à autre
de temps à autre et toujours avec des
sentiments
mêlés

?

John Ashbery  vague


































9

le jour restauré  pli par

pli


monticules

enflures

ravinements


7

une vague

la suivante et la suivante


passé au crible

libérateur est le jour




































A cette question

où va l'âme
quand meurt le corps ?

Jacob Boehme 

répondait

il n'y a point 
de nécessité pour elle
d'aller nulle 
part


*















agitée ou calme
l'eau est toujours de l'eau

quelle différence
l'incarnation ou la désincarnation 
peuvent-elles faire aux
libérés ?

qu'il soit
dans le calme ou en tempête
l'identité de l'océan ne subit point
de changement




*



l'immortalité

est la participation à l'éternel maintenant

du fondement divin


la survie

est la persistance dans l'une des formes

du temps































Ce volume 

nous fait vivre le mythique voyage à Compostelle à travers les témoignages directs des pèlerins, depuis l'origine jusqu'à nos jours. 











C'est avec l'annonce de la découverte en Galice, au milieu du IXe siècle, du tombeau de l'apôtre Jacques, fils de Zébédée, que commença le " voyage à Compostelle ", faisant de la ville qui s'édifia peu à peu autour du sépulcre apostolique le but de l'un des trois pèlerinages majeurs de la Chrétienté, avec Rome et Jérusalem. 

Compostelle connut un élan renouvelé et depuis lors ininterrompu lorsque, au cours des années 1070- 1170, la cathédrale se dota d'une énorme basilique, tandis que paraissaient les premiers textes souvent enjolivés qui n'allaient cesser de nourrir l'imaginaire des pèlerins.


Il faut attendre le milieu du XIVe siècle pour voir apparaître des itinéraires écrits, issus de l'expérience directe de leurs auteurs, anonymes, pour la plupart. 

Ce sont, d'une époque à l'autre, autant d'évocations originales des villes, paysages et populations traversés, des modes de vie, au sud de la France comme en Pays basque, en Galice et en Castille.


Cet ouvrage rassemble près de soixante-dix récits de pèlerins originaires de toute l'Europe, venus de France, d'Italie, d'Angleterre, d'Allemagne, de Belgique, depuis le XIe et jusqu'au XXe siècle. 

Ils sont présentés par ordre chronologique, ce qui permet d'apprécier les variations, à travers le temps, dans les façons de voyager, les motivations des pèlerins, leur perception du chemin parcouru. 

Cet ensemble offre au lecteur d'aujourd'hui le guide sans doute le plus éclairant pour accomplir son propre voyage, sur les traces de ses devanciers.

Robert Laffont / Bouquins