un bien scellé un bien perdu un don
un sentiment un livre
une vie
qu'est-ce qui m'appartient
?
bilan
d'une vie
entérinée par la mort
tout ce qui est
n'a d'autre existence
que celle que lui octroie le partage
un
bien scellé
est
un
bien perdu
donner
s'offrir pour
en retour recevoir d'autrui
un don
d'égale importance serait à première vue
le partage idéal
mais
le Tout
est-il partageable
?
un sentiment
un livre
une vie
peuvent-ils
se partager dans leur intégralité
?
par ailleurs
si l'on ne peut tout partager
qu'est-ce qui reste et restera toujours
hors du partage
?
qu'est-ce qui
au sein de ce qui nous appartient
n'aura jamais été nôtre
?
et si nous ne partagions que le vital désir
de partager
unique moyen
pour nous d'échapper à notre solitude
au néant
?
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
samedi, septembre 14, 2019
savais-je
jusqu'ici
qu'
ouvrir
et fermer les yeux
s'allonger
se mouvoir penser rêver
parler se taire
écrire
lire
sont gestes et manifestations
de la subversion
l'éveil
venant bouleverser l'ordre
du sommeil
la pensée
s'acharnant sur le néant afin
d'en avoir
raison
la parole
rompant en se déployant
le silence et la lecture
remettant
à chaque phrase
l'écrit en question
?
savais-je
aussi
qu'il y a
des degrés à la subversion
que
je ne suis
vraiment subversif
dans mes rapports à autrui
que lorsque
je
ne m'applique
point à
l'être
et que
dans ce climat de non-suspicion
favorisé par mon comportement naturel
personne
autour de moi
ne s'en aperçoit
encore
?
la vie se dresse à tous les instants
contre la mort
la pensée contre l'impensé
et le livre qui s'écrit contre le livre écrit
exister
penser
écrire
m' engageraient alors à rechercher
indirectement
un équilibre intérieur
face à des actes souterrains de subversion
équilibre qui serait enfin trouvé
en les laissant librement s'affronter
en moi
je suis
le lieu écartelé de ces
conflits
je parviens
à les localiser en les espaçant
et en les limitant dans
le temps
c'est ce que
j'appelle
vivre
avec moi-même en harmonie
Étape
1
lieu où
l'on s'arrête au cours
d'
un déplacement un voyage
halte
2
distance
à parcourir pour arriver
à
une étape
voyager par petites étapes
les étapes du camino frances
exemple
1
Saint-Jean-Pied-de-Port – Roncevaux
26,9 km
2
Roncevaux – Zubiri
22 km
3
Zubiri – Pampelune
19,8 km
4
Pampelune – Puente la Reina
24,3 km
5
Puenta la Reine – Estella
23,3 km
6
Estella – Torres del Rio
29 km
7
Torres del Rio – Logroño
21,1 km
8
Logroño – Nájera
30,1 km
9
Nájera – Grañon
28,8 km
10
Grañon – Belorado
17 km
11
Belorado – San Juan de Ortega
24,8 km
12
San Juan de Ortega – Burgos
30,4 km
13
Burgos – Hontanas
29,8 km
14
Hontanas – Ermita San Nicolás
18,7 km
15
Ermita San Nicolás – Villalcázar de Sirga
29,9 km
16
Villalcázar de Sirga – Calzadilla de la Cueza
23,3 km
17
Calzadilla de la Cueza – Sahagún
24,8 km
18
Sahagún – Reliegos
31,1 km
19
Reliegos – León
29,9 km
20
León – Hospital de Órbigo
32 km
21
Hospital de Órbigo – Santa Catalina de Somoza
26,5 km
22
Santa Catalina de Somoza – El Acebo
33,9 km
23
El Acebo – Ponferrada
18,1 km
24
Ponferrada – Villafranca del Bierzo
25,5 km
25
Villafranca del Bierzo – O’Cebreiro
27,5 km
26
O’Cebreiro – Triacastela
21,5 km
27
Triacastela – Barbadelo
23,7 km
28
Barbadelo – Gonzar
26,2 km
29
Gonzar – Melide
31,4 km
30
Melide – Santa Irene
30,7 km
31
Santa Irene
Saint-Jacques-de-Compostelle
25,3 km
32
Saint-Jacques-de-Compostelle – Negreira
22,8 km
33
Negreira – Olveiroa
32,5 km
34
Olveiroa – Fisterra
33,2 km
une voix
au-delà de la voix est dans
la voix
l'objet voix
s'abîme dans le vide de l'Autre
j’entre
dans mon souvenir
pour en sortir presque aussitôt
je me laisse
gagner par la déambulation
la perspective s’élargit
les corps se détachent
comme
6
des papiers découpés accrochés aux jours
souffle
ce murmure
comme une voix
#
un temps
j’avance
je m’arrête je croise
je saisis
j’abandonne
l’air devient le temps
les mots éclosent pour retenir le passant
prise
sur le vif
qui refuse à finir
trace morte
l'altérité absolue de l'écriture
altère du dehors
en son dedans
la parole
vive
la voix de tête
est
spéculative et subjective
tandis que
la voix de gorge
n'est
ni exposable ni
capitalisable pour un sujet
l’incarnation concerne
la Parole
Au
commencement
est
le Verbe
ne mettez jamais
cette phrase de Jean à l’imparfait
toujours au présent
Lorsqu’un évangile apocryphe note
Jésus a dit
il faut aussi l’entendre au présent
cela a lieu dans l’instant
si ce n’est pas le cas
cet énoncé n’a aucune signification
Jésus a dit
non
Jésus dit
si l’on introduit le passé dans cette affaire
on est aussitôt projeté dans un film
avec
Philippe Sollers
La Connaissance comme Salut
une idée / un fleuve / une courbe
on ne pourra jamais se faire
une idée
globale du cours
d'
un fleuve
à partir de l'une ou l'autre de ses
courbes
le succès
ou l'insuccès de l'instant
et l'impression qu'ils font
il ne faut pas en tenir
compte
du comportement
que les autres ont vis à vis
de nous
nous devrions
surtout pas apprendre et déduire
qui nous sommes
mais
qui ils sont
eux
avec Schopenhauer
une idée un fleuve une courbe
passage extérieur
le bruit du silence ici
est
un kerrak-rrok-rrok
prononcé
par
un oiseau noir
voilà
longtemps que l'être humain n'est plus
présent au monde
il y fait de la technique
il y projette ses fantasmes
il n'y est pas pleinement
mon économie
de vie est
basée
sur
la présence au monde
le lieu et la parole
avec K.W.
A cette question
où va l'âme
quand meurt le corps ?
Jacob Boehme
répondait
il n'y a point
de nécessité pour elle
d'aller nulle
part
*
agitée ou calme
l'eau est toujours de l'eau
quelle différence
l'incarnation ou la désincarnation
peuvent-elles faire aux
libérés ?
qu'il soit
dans le calme ou en tempête
l'identité de l'océan ne subit point
de changement
*
l'immortalité
est la participation à l'éternel maintenant
du fondement divin
la survie
est la persistance dans l'une des formes
du temps
Ce volume
nous fait vivre le mythique voyage à Compostelle à travers les témoignages directs des pèlerins, depuis l'origine jusqu'à nos jours.
C'est avec l'annonce de la découverte en Galice, au milieu du IXe siècle, du tombeau de l'apôtre Jacques, fils de Zébédée, que commença le " voyage à Compostelle ", faisant de la ville qui s'édifia peu à peu autour du sépulcre apostolique le but de l'un des trois pèlerinages majeurs de la Chrétienté, avec Rome et Jérusalem.
Compostelle connut un élan renouvelé et depuis lors ininterrompu lorsque, au cours des années 1070- 1170, la cathédrale se dota d'une énorme basilique, tandis que paraissaient les premiers textes souvent enjolivés qui n'allaient cesser de nourrir l'imaginaire des pèlerins.
Il faut attendre le milieu du XIVe siècle pour voir apparaître des itinéraires écrits, issus de l'expérience directe de leurs auteurs, anonymes, pour la plupart.
Ce sont, d'une époque à l'autre, autant d'évocations originales des villes, paysages et populations traversés, des modes de vie, au sud de la France comme en Pays basque, en Galice et en Castille.
Cet ouvrage rassemble près de soixante-dix récits de pèlerins originaires de toute l'Europe, venus de France, d'Italie, d'Angleterre, d'Allemagne, de Belgique, depuis le XIe et jusqu'au XXe siècle.
Ils sont présentés par ordre chronologique, ce qui permet d'apprécier les variations, à travers le temps, dans les façons de voyager, les motivations des pèlerins, leur perception du chemin parcouru.
Cet ensemble offre au lecteur d'aujourd'hui le guide sans doute le plus éclairant pour accomplir son propre voyage, sur les traces de ses devanciers.
Robert Laffont / Bouquins