Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
vendredi, juillet 05, 2019
cette phrase chantante
argutieuse
raisonneuse
répondant à des objections
qu'on ne songeait pas à formuler
soulevant des difficultés imprévues
subtile dans ses déclics et ses chicanes
étourdissante dans ses parenthèses
qui la soutenait en l'air comme des ballons
vertigineuse par sa longueur
surprenante par son assurance
cachée sous la déférence
et bien construite malgré son décousu
vous engainait dans un réseau d'incidentes
si emmêlées qu'on se serait laissé
engourdir par sa musique
si l'on avait été sollicité soudain
par quelques pensées
d'une profondeur inouïe
ou d'un fulgurant comique
À Combray, tous les jours dès la fin de l'après-midi, longtemps avant le moment où il faudrait me mettre au lit et rester, sans dormir, loin de ma mère et de ma grand'mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations.