vendredi, juillet 05, 2019



vous devez vous reposez après

le déjeuner 

mais moi j'ai tant l'habitude

de marcher

que j'irai me promener dans

le jardin


































je peux
sentir le vent dans la chambre

les rideaux
bougent dans le courant d'air

une porte 
se ferme doucement

j'imagine
ce qui doit se passer dehors



il n'est pas nécessaire de 

s'expliquer

de clamer haut et fort où

l'on va

































une note rapide


la vieille langue
continue ses dialogues

dans la poussière ordinaire

Gizzi

Archéophonies





































arbre

unité de l'univers

que l'ombre et la lumière

revendiquent







le désir exacerbé et comblé

qui commande

ma vie



*


de quel livre parles-tu

?

je parle 
du livre qui est dans le livre



y a-t-il 
un livre caché
dans celui que je lis

?

il y a
le livre que tu écris










































très tôt ce matin

rêve léger
rêve de liège

une bouteille à la mer


































cette phrase chantante


argutieuse

raisonneuse

répondant à des objections

qu'on ne songeait pas à formuler

soulevant des difficultés imprévues

subtile dans ses déclics et ses chicanes

étourdissante dans ses parenthèses

qui la soutenait en l'air comme des ballons











vertigineuse par sa longueur

surprenante par son assurance

cachée sous la déférence

et bien construite malgré son décousu

vous engainait dans un réseau d'incidentes

si emmêlées qu'on se serait laissé

engourdir par sa musique

si l'on avait été sollicité soudain

par quelques pensées

d'une profondeur inouïe

ou d'un fulgurant comique










À Combray, tous les jours dès la fin de l'après-midi, longtemps avant le moment où il faudrait me mettre au lit et rester, sans dormir, loin de ma mère et de ma grand'mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations.


































un roseau

dont la place est au bord de l'eau
renouvelle sa tige quand on
la brise

ses racines sont nombreuses



même
si tous les vents du monde
se mettaient à
souffler

ils ne le déracineraient pas

en outre

le roseau
a le mérite de fournir
la plume avec laquelle on
écrit les livres