Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
jeudi, juillet 04, 2019
un simple
bâton de marche
commode
le bâton
quand on chemine des jours entiers
il scande le pas
il soulage quand le chemin grimpe
permet de s’appuyer quand la route descend
et puis
il tient compagnie
porte la besace
chasse les intrus
impressionne les malintentionnés
Diogène aime son bâton
il
ne s’en séparerait pour rien
au monde
c’est drôle
lui qui a tout quitté
qui a tranché tous les liens
défait les attachements
largué les conventions
les propriétés
les habitudes
il s’appuie sur ce bâton pour avancer
dans la vie
sans ce morceau de bois noueux
lourd
plus haut que son épaule
Diogène serait presque
perdu
il lui en faudrait très vite
un autre
ce n’est pas à l’objet lui-même
qu’il tient
mais à quelque chose accompagnant
sa marche
la rendant plus humaine
peut-être
les animaux marchent
presque comme nous
et parfois même plus loin
plus vite
mais sans bâton
comment marchent les philosophes
le doute
me rend à l'obscurité
et l'amour y intronise le soleil
j'aime et c'est le matin
le monde a ma candeur
hier et demain sont
une même phrase facile
le jour
je découvre l'objet
au fond de la nuit
je le vois
le
livre des questions
est
le labyrinthe
je
crois en sortir
je
m'y enfonce
aucune chance de me sauver
sans mémoire
les fruits de l'intention et de la vitalité
se dissoudraient instantanément
sans intention
les fruits de la vitalité et de la mémoire
ne seraient que chaos
incohérent
sans vitalité
les fruits de la mémoire et de l'intention
resteraient des chimères
irréelles
ensuite
il y a pensée
fruit de la triade originelle
cette pensée distingue
ce qui pense de ce qui est pensé
alors naissent le sujet et l'objet
Il y a
une voix
dans
un espace ouvert indistinct
je passerai
dans le jour immobile
conscience de devoir poursuivre
mais quoi
et dans quel monde en train d’apparaître ?
j'aurai voulu
émouvoir la terre
qui s'étend en moi et en-dehors de moi
Je me souviens
de tout le monde
même de ceux qui sont
partis
je fais corps avec l'ornière
de plusieurs
côtés
la mort n’est pas la même chose dans chaque lieu
chaque instant et pour chacun
as-tu pensé que notre vie est en trop
nous faisons partie de ce trop
je boirai ce feu jusqu'à la lie
je souffre d'être indemne
mais peut-être est-ce la brûlure
du ciel disparu
la mémoire s'enrichit à chaque instant
rien
sortir
le silence donne le sol
l'univers est et sera en expansion
pour toujours
la force humaine
et la faiblesse terrestre cessent
d'être distinctes
s'accomplir en plénitude
je demeure à l'horizon
ce qui se détache de la terre
éclaire la terre
cet objet est clos
intersection des trois espaces
et la marche reprend
et les fleurs les arbres et les arbustes
repartent avec moi
l'univers est un sphéroïde plein
son volume intérieur contient sa mémoire
cette montagne
comme
une aile dans le vent
planant au-dessus de la terre
l'univers est matériel
l'univers est vivant
l'univers est intelligent
une surface froide et plate
au-dessus de la route
un tel versant
le jour sur la montagne
mon amour
le soleil
précisions rapides
seule la lecture est déterminante
c'est dans tout indifféremment
que j'ai chance de trouver ce que je cherche
puisque ce que je cherche
je ne le sais
*
Velvetine
sacs et bijoux bohèmes
retrouvez Velvetine sur sa chaîne officielle
velvetine femme
l'exception
bleu violet trop explicite
très bien
pour une raison honorable
velvetine
comme prose
mal de France
une écriture
courante et rapide
quelques feuillets
d'une écriture cursive et nerveuse
l'adresse
était écrite
d'
une de ces écritures nettes
cursives
brèves
qui annoncent
la promptitude la précision
et la fermeté de résolution de l'esprit
dans la volubilité
de la main
*
maladie vénérienne
n'en montre aucune conscience
les parallèles
d'en noter
tels aspects
virtuellement quoique inefficacement
un verbe
jailli d'amour égal
oisiveté
qui génère les mauvaises herbes
les deux formes ne se distinguent pas
ne seront pas
quand les hommes se battent
pour des brindilles
cursif
classe
je peux me libérer
d'
un objet
d'
un visage
d'
une obsession
je ne peux me libérer
d'
un mot
le mot est
ma naissance et
ma mort
j'ai vu
je vois
je donne à voir
je suis homme
le matin
l'après-midi
le soir
disent trois fois le jour
et moi trois fois le livre
quand
dorment les rochers
la montagne est le songe
le cercle est reconnu
brisez la courbe
le chemin double le chemin
le livre consacre le livre