dimanche, juin 23, 2019



À première vue 

un 
platane 
au milieu

un 
cheval 
fou dans l’ombre 
d’
une stalle



une atmosphère inquiète 

une peur précise 

un profond malaise flou











les
affaires
commencent avec l’air

la lumière
la perspective
les nuits et les déboires
les plaisirs et les jours




l'un 
des moyens 
de parvenir à la connaissance de soi 

est de construire 

un 
labyrinthe 
qui vous ressemble



































quand 
la terre claquera dans l’espace comme 
une noix sèche

nos œuvres n’ajouteront pas 
un atome 
à sa poussière



C’est pourquoi l’écriture

comme toute création, n’est pas seulement le plus vain des travaux, mais aussi, et c’est un comble, le plus laborieux et le plus pénible. 

Car un coefficient d’absurdité l’affecte davantage que toute autre forme de travail ; lequel, tel celui qui préside à l’élaboration d’un pain excellent ou d’un grand vin, peut du moins tabler sur une finalité tangible, sur une gratification à court ou à moyen terme. 














Ce qui n’est pas le cas de l’auteur, qu’il soit faiseur de livres, de musique ou de peinture, dont la vraie reconnaissance ne saurait venir, si par extraordinaire elle devait venir, que beaucoup plus tard et le plus souvent après sa mort. Et encore cette reconnaissance posthume, déjà très improbable en elle-même, jouirait-elle par surcroît d’un bénéfice peu appréciable en soi, puisque dans tous les cas la mort et l’oubli finiront bien par s’emparer d’elle à son tour, comme le suggère Zola dans la phrase citée plus haut. Face à l’ensemble des travaux concevables, pénibles certes mais plus ou moins nécessaires et plus ou moins payés, le travail d’écriture fait figure de travail à la fois supplémentaire et non payé. Je conçois donc très volontiers qu’on puisse tenir celui-ci comme une sorte de  maladie  ou de folie ; et qu’on pense avec le philosophe Tchouang-Tseu que 

l’homme parfait est sans moi

l’homme inspiré est sans oeuvre

l’homme saint ne laisse pas de nom



CR. LCDM