Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
dimanche, juin 09, 2019
pour
comprendre
cette époque dépourvue d’assise
mieux vaut
ne pas avoir ici-bas de cité permanente
mais être partout
étranger et voyageur
ce
qui suppose
d’aborder le voyage
d’
une autre
manière que les touristes
de masse ou les hommes d’affaires
de
l’aborder comme
une expérience
spirituelle permettant
de voir et d’entendre ce que les autres
ne discernent pas
voyager
sous ce rapport
c’est
l’art de n’être
ni sourd ni aveugle
la sensation la plus précise et la plus aiguë
pour qui vit en ce moment
est de ne pas savoir
chaque jour
où il est en train de mettre les pieds
le terrain est friable
les lignes se dédoublent
les tissus s’effilochent
les perspectives vacillent
c’est alors
que l’on perçoit avec
une plus grande évidence
que l’on se trouve
dans l’ innommable actuel
dans sa partie principale
l’expulsion du paradis est éternelle
ainsi il est vrai
que l’expulsion du paradis est définitive
que la vie en ce monde est inéluctable
mais l’éternité de l’événement
ou plutôt
en termes temporels
la répétition éternelle de l’événement
rend malgré tout possible
que non seulement nous puissions
continuellement rester au paradis
mais que nous y soyons continuellement en fait
peu importe
que nous le sachions ou non ici