Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
dimanche, avril 21, 2019
I
24 rue de Richelieu
9 rue de Montpensier
Palais Royal
péristyles de Montpensier et de Chartres
galerie de nemours
passage sous voûte côté place
Colette et place Colette devant le café
angle place Colette et Conseil d'État
rue saint Honoré
place du Palais royal
côté rue de Rivoli
rue de Rivoli
à l'entrée du passage sous voûte
Louvre
aile Richelieu
salle des sculptures françaises
et devant l'escalator
Louvre
cour Napoléon derrière la pyramide
Louvre aile Denon
salle des antiquités romaines
escalier et couloir
Quai du Louvre
près de l'entrée du pavillon Daru
port du Louvre
non loin du Pont des Arts
A l’heure qu’il est,
je devrais
avoir recensé quarante-cinq pastilles.
Cependant
il m’en manque plusieurs.
Quitté le métro à la station Quatre-Septembre, je me suis montré sans doute un peu trop confiant en cédant à l’attrait immédiat d’une papeterie, où un employé doté d’une barbe et d’un regard méphistophéliques m’a vendu pour 69 francs le cahier à couverture marbrée jaune et noir sur lequel j’entreprends de consigner le rapport de cette quatrième étape décevante. C’est cher.
VI
port des Saints-Pères
quai Conti
un à l'angle de la place de l'Institut
place de l'institut
passage rue de Seine
3 et 12 rue de Seine
angle rue de Seine rue des Beaux-Arts
152 et 125-127 boulevard Saint-Germain
28 rue de Vaugirard côté Sénat
Jardin de Luxembourg
sur espaces asphaltés ou cimentés
rue Auguste Comte à l'entrée du jardin
av. de l'Observatoire sur trottoir côté jardin
angle av. de l'Observatoire
rue Michelet
jardin Marco Polo
angle av. de l'Observatoire
rue d'Assas
place Camille Jullian
sur terre plein angle av.
Denfert Rochereau
av. de l'Observatoire
côté Observatoire
av. de l'Observatoire
cette
ligne de longitude
issue
d’
un
calcul
géodésique rigoureux
convoque
tout autant le hasard
en faussant régulièrement
compagnie à celui qui souhaite la suivre
la ligne
droite semble aller de guingois
reste
une
méthode
qui
fournit
à l’écriture
le flou dont elle a besoin
pour se déployer
multipliant
la syncope et le pas de côté
XIV
cour de l'Observatoire de Paris
à l'intérieur de l'Observatoire
terrasse et jardin haut
dans l'enceinte protégée de l'Observatoire
boulevard Arago
place de l'Ile de Sein
81 rue du faubourg Saint Jacques
place Saint Jacques
parc Montsouris
boulevard Jourdan
Cité universitaire
axe allant du pavillon
Canadien au pavillon Cambodgien
le dernier se trouve derrière ce pavillon
il secoue
les lambeaux de ses velours sanglants
le loup
il fait
comme font les loups
il écorce les arbres et dépose
ses sécrétions
il se déclenche
mâle et femelle confondues
un rut
lyrique propre
à la célébration et à l’extase
que le loup soit le plus grand
cervidé de la forêt ou la neige en soi cela
est indifférent
Sophie Loizeau
si
j’écrivais
un roman
Dieu m’en garde
j’ai des choses plus importantes à faire
je
le construirais
ainsi
en
rhizome
en archipel
figures libres
interconnexions
hypertextes
car
ça devrait être le fondement du récit
contemporain
c’est
une époque merveilleuse
vous savez
notre être peut se développer
comme le réseau qu’il a devant lui
en arbre
en végétal
en pente ou en fontaine
nous
pouvons devenir
sauvages
croître
devenir multiples
innombrables
Internet n’est pas
une
interface
c’est
notre désir réalisé
d’être
un autre
ce sont
nos lignes de fuite incarnées
Être dans le pli
chercher
quelque chose qui pourrait expliquer pourquoi
comment
ce
que je vois ne suffit toujours
pas
ça
ne suffit à personne à vrai
dire
comprendre
que le réel n’est jamais à la hauteur de
quoi que ce soit
hauteur des promesses
de la faisabilité
des perspectives
au lieu de se souvenir
15.04.2019 22: 33
Notre-Dame de Paris
quand la flèche disparaît dans le brasier
À qui fera-t-on croire
que nous sommes en progrès ?
il y a
des époques où le goût règne
et
il y a…
le temps présent
On me dit : votre porte n’est pas finie
Et les cathédrales
est-ce qu’elles sont finies ?
Je
ne suis pas pour le fini
mais pour l’infini
Auguste Rodin
au pied des cathédrales
ici
*
là où se révèle le
ravage
se révèle aussi la
jouissance
ce qui détruit
aurait la même source que ce qui
illumine ?
une
hypothèse
extravagante
!
mais on dirait bien
ce soir
que c’est vrai
une
même
puissance
libère à la fois
ce qui tue et ce qui sauve
*
Paris — Chaque fois que j'arrive à Paris, j'accomplis un rite particulier.
Après avoir dormi quelques heures, je secoue en moi le "glandeur" tiers-mondiste et m'en vais jusqu'à Notre-Dame.
J'allume un cierge, je prie, et reste à regarder l'immense cathédrale au cœur de l'Occident.
A chaque fois, je pense à Jeanne d'Arc, héroïne de mes lointains douze ans ;
au chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, dont Notre-Dame est le point de départ;
et à ma mère, professeur d'histoire qui, parmi tant d'autres choses, m'a donné la passion du Monde et du Temps.
Petites épiphanies de Caio Fernando Abreu. p 100. José Corti