mardi, décembre 03, 2019






apprendre à regarder 

nos propres pensées et celles des autres 

comme des objets extérieurs










apprendre à lire

entre les lignes

apprendre à glisser entre les lignes



il est impossible que la machine du monde ait

un centre fixe et immobile  que ce soit cette terre sensible 


je me demande

comment remplir les cases vides


trouver le trajet nécessite

de longues flâneries au bord

ce trajet est paradoxalement toujours le même et

jamais le même


il y a

un seul espace universel

une seule et vaste immensité 

que nous pouvons librement appeler espace-temps



tout près devant soi  

alors qu’on croyait l’avoir perdu

dans le circuit  et les pinces des signes et des temps


rien ne bouge

de sorte que n'est pas vaine cette puissance

qui toujours veut et peut ajouter l'espace à l'espace

volume à volume unité à unité nombre à nombre


les domiciles au loin se recouvrent de teintes vives

un point d'accumulation d'un ensemble n'appartient

pas nécessairement à cet ensemble


leur fonction est d'illuminer 

de mettre en mouvement et de limiter


ils se dominent se soutiennent s'engendrent s'unissent 

et se meuvent réciproquement


la structure de nouveau se met en place et 

se rejoue à l’identique



les lignes forment une marge


le croisement de ces lignes et de ces courbes

sous

un ciel pur 


le désir et le plaisir renouvelé

d’écrire et rebondir

la dispersion est toujours plus large

prenant à revers les panneaux anciens



A la fois rupture et début

même quand le vent passe au travers


ensuite la poésie se tiendra tranquille

effrayante

au centre-périphérie du monde



toujours immobile

mon corps m’échappe


mouvoir la pensée au dix dixième

le corps au sept dixième


l'émission vocale est la peau

les modulations sont les chairs

le souffle est l'os


le jeu de la présence de soi au monde

des grands nuages blancs

et puis

un trou noir de silence


plus tard  se relever


celui qui possède la voie ne s'en occupe pas

























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