mardi, juillet 16, 2019



La fin de l’État 

n’est pas de faire passer les hommes de la condition d’êtres raisonnables à celle de bêtes brutes ou d’automates, mais au contraire il est institué pour que leur âme et leur corps s’acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions, pour qu’eux-mêmes usent d’une raison libre, pour qu’ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse, pour qu’ils supportent sans malveillance les uns les autres. 

La fin de l’État 

est donc en réalité la liberté. […] C’est donc seulement au droit d’agir par son propre décret qu(e l’homme) a renoncé, non au droit de raisonner et de juger ; par suite nul à la vérité ne peut, sans danger pour le droit du souverain, agir contre son décret, mais il peut avec une entière liberté opiner et juger et en conséquence aussi parler, pour qu’il n’aille pas au-delà de la simple parole ou de l’enseignement, et qu’il défende son opinion par la raison seule, non par la ruse, la colère ou la haine. 


Aussi s’agira-t-il de poser les limites de l’État et d’en dégager la finalité afin de déterminer ensuite un espace de liberté pour les opinions des sujets. 

Spinoza démontre à la fois que la liberté de philosopher est non seulement utile, mais nécessaire à la piété, et que la liberté de philosopher est également utile, mais aussi nécessaire, à la sécurité de l’État.
































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