lundi, octobre 15, 2018



redoublement
réplication
répétition

écho


il faut se souvenir de la lumière
qui vit dans l'herbe le soir
comme remède

et
ne pas 
parler d'elle


un mot
ne mord pas 
dans la lumière







Redoublement 
d'un organite entier

Autoreproduction 
des organites 
cellulaires


La capacité de réduplication 
est la caractéristique fondamentale 
de la vie


Redoublement d'un mot ou 
d'un élément


organite

élément 
cellulaire différencié 
assurant une fonction déterminée 


le noyau































Fabiano Alborghetti


L'opposta riva
dieci anni dopo


La rive opposée
dix ans plus tard


Traduit 
de l'italien par

Thierry Gillybœuf

Éditions d'en bas




















Tristan Hordé

Il faudrait enseigner dès l’école primaire, et rappeler régulièrement à la radio, à la télévision, sur les réseaux dit "sociaux", que les Français sont un agglomérat de migrants pour le moins d’origine diverse, successivement installés sur le territoire depuis plus de deux millénaires — sans qu’il y ait jamais eu un "grand remplacement" qui n’est que la vision d’esprits fermés sur leurs peurs. Les Gaulois, réfractaires ou non, désignent un ensemble de tribus (qui avaient seulement en commun leur origine) et ils ont été, eux aussi, des migrants, avant bien d’autres populations, et ce jusqu’au XXème siècle inclus. Aujourd’hui, dans un temps où il ne fait pas bon d’aider des migrants à survivre et à rester debout, la réédition de La rive opposée vient à point. Elle conforte dans l’idée, s’il en était besoin, qu’il y a des luttes à poursuivre, quotidiennement, et la littérature, la poésie, hier comme aujourd’hui, peut contribuer, si peu que ce soit, à penser ce qu’est notre société.

Dans ce livre publié en 2006, récrit dix plus tard, « chaque poème est une voix, chaque voix est une histoire » ; Fabiano Alborghetti a vécu, de 2001 à 2003, avec des sans-papiers, a partagé leur insécurité, leur misère, mais aussi ce qui est invisible aux yeux des "gens normaux" : il a apprécié leur dignité et leur espoir de vivre sans avoir à se cacher, et il a voulu écrire cette invisibilité. Les voix sont celles d’hommes qui ont fui, selon le cas, la guerre ou la misère ; ils venaient d’Europe (Serbie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Kosovo, Macédoine, Albanie, Roumanie) et d’Afrique (Lybie, Somalie, Burkina Faso, Sénégal, Congo, Nigéria, Maroc, Tunisie, Algérie). En 1991, c’est d’Albanie que sont arrivés en Italie les premiers bateaux, ensuite l’émigration n’a pas cessé mais il n’y avait pas encore, au début du xxiesiècle, quand Fabiano Alborghetti a décidé d’écouter la voix d’émigrants, de bateaux chargés de femmes et d’enfants. Les éditions d’en bas (à Lausanne) ont choisi de donner le texte original et l’on pourra ainsi apprécier la traduction de Thierry Gillybœuf.

Beaucoup, aujourd’hui, fuient la misère, la faim, ce n’était pas le motif de la majorité des migrants au début des années 2000. Ceux venus des Balkans ne supportaient plus les massacres, les ruines, refusaient de tuer, de violer, d’être obligés comme cet homme de 23 ans  en Bosnie-Herzégovine de regarder « les documents épars / autour des corps, les portefeuilles en vrac / après le repas du viol. Restes de chacals. » Il y eut dans cette partie de l’Europe des cadavres entassés, mis dans des fosses, des rues éventrées : ruines, vide, et des « destins qui jamais ne germeraient ». Ceux qui partaient le faisaient souvent sans rien emporter : « l’exode est moins outrageant que la sépulture ». Il y a dans ces témoignages récrits par Fabiano Alborghetti une grande pudeur ; aucun des migrants ne s’attend à être accueilli, chacun souhaite d’abord de pouvoir s’arrêter quelque part, sachant qu’aucun lieu ne peut remplacer celui qu’il a dû quitter et qui ne vivra désormais que dans la mémoire. « La fragilité n’est pas permise » pour ceux qui choisissent de s’éloigner de leurs maisons abattues, même s’ils n’ignorent pas que tout est à recommencer.

La vie continue, qui est rarement la vie que devrait avoir chaque homme. Celui qui traverse la Méditerranée, pour ne pas penser à la mort possible, rêve : « j’improvisais une vraie vie », mais ce qui l’attend dans le travail c’est « le bas de l’échelle »,  « à prendre ou à laisser ». Pourtant, la misère des migrants qui apparaît dans certains poèmes n’est peut-être pas ce qui arrête le plus le lecteur, c’est plutôt le mépris qu’ils connaissent trop souvent. Autrefois, se rappelle l’un d’entre eux avec dignité, « je savais dire mon nom / sans baisser les yeux », et c’est le refus que beaucoup vivent d’être perçus pour ce qu’ils sont qui est destructeur. Perte de l’identité, parce qu’est niée toute différence : « je suis un corps avec un nom » dit très simplement un migrant — mais, un autre, « on se trompait / en appelant mon nom », et un autre, « qui me vole mon identité ? » La misère, sans aucun doute, doit être secourue, mais les gouvernements européens devraient penser aussi aux atteintes à la dignité des migrants, quand ils cherchent le meilleur moyen de les répartir — cette dignité que rapporte dans de nombreux poèmes Fabiano Alborghetti, que ces exils recherchent ; qu’on écoute ces voix : « Je me perds dans le portrait de l’absence » et « quelle terre veux-tu que ce soit là où l’homme / cesse d’être un homme et devient un animal ».

Précisons qu’il n’y a pas de "bons sentiments" dans ces 60 poèmes, seulement d’un bout à l’autre un engagement pour faire un peu entendre des voix que bien peu écoutent. On ne peut s’empêcher de penser à ces campements dans les villes (à Paris, par exemple) quand on lit ce que pense un migrant de ce qu’ils sont, lui et ses proches, pour les Européens : « nous ressemblons au rebut ».

Tristan Hordé

source 


bilingue
traduction de l’italien  Thierry Gillybœuf
Éditions d’en bas 
Lausanne
2018
168 p., 17 €

































variations

pour clavicorde 

sur

un 
air ancien


dans 
le vague brouillard 
des sons 

















une
même intention 
alité

une
même idée 
de la forme et du fond

un
même ordre 
de conventions

un
instrument identique
un peu modifié dans son aspect

nullement 
dans sa situation
ni dans son usage même 
écriture



un 
mouvement identique





le ton
le débit
la fin
la morale
le naturel

































{{Taxobox | embranchement | Arthropoda}}



{{Taxobox | sous-embranchement | Hexapoda}}

{{Taxobox | classe | Insecta}}

{{Taxobox | sous-classe | Pterygota}}

{{Taxobox | infra-classe | Neoptera}}

{{Taxobox | super-ordre | Orthopteroidae}}

















{{Taxobox | ordre | Dictyoptera | ancien=oui}}

{{Taxobox | ordre | Mantodea}}

{{Taxobox | famille | Hymenopodidae}}

{{Taxobox | sous-famille | Hymenopodinae}}

{{Taxobox | tribu |Hymenopodini}}

{{Taxobox | genre | Hymenopus}}



*





Hymenopus coronatus

plus communément 

appelée 


Mante Orchidée






































Dernière 
exuvie de la
Mante Orchidée 


exuvie













chez
les arthropodes

ou

chez
les vertébrés


l’exuvie est l'enveloppe 
cuticule chitineuse ou peau que le corps 
de l'animal a quittée lors de la mue ou de la 
métamorphose 

et qui laisse place 
à une nouvelle cuticule 
déjà prête en dessous de la 
précédente




elle
permet
la croissance de l'animal

elle
a une fonction
de détoxication de l'organisme



*


Tout 
en exuvies 
dans l’entre-deux néants 
d’un muant

est-ce possible cela
que je prenne parfois le corps

d’une phrase
d’un texte
d’un paysage































L'escalier d'un sage !!

Le Philosophe en méditation 


toute 
beauté semble 
étrange et lointaine...










un tableau 
conservé au musée 
du Louvre peint par le maître néerlandais 
Rembrandt









Leyde 1606-Amsterdam 1669
datant de 
1632





Le sujet  philosophique  supposé  le traitement finement gradé du clair-obscur et la conception magistrale de la composition furent toujours appréciés et le tableau est évoqué dans les écrits de nombreuses grandes figures littéraires des XIXe et XXe siècles  dont George Sand  Théophile Gautier  Jules Michelet  Marcel Proust  Paul Valéry  Gaston Bachelard  Paul Claudel et Aldous Huxley.



Le musée du Louvre a retenu le titre traditionnel Philosophe en méditation alors que des catalogues de l’œuvre peint de Rembrandt dès Bredius 1935 identifient le sujet comme étant un  




érudit 
dans un intérieur 
avec escalier en colimaçon





































16.09.18  19:00

Mont-Saint-Michel

Tour du Nord


le feu initial de la composition

tape sur son 

enclume








temps splendide

terriblement ensoleillé

poste d'observation


un effort pour dominer 

ma stupéfaction


mon étonnement était 

considérable







je 

repère sur le parapet 

de la tour

une partie usée

qui épouse parfaitement la paume 

de ma main gauche





L.A.Photographies septembre 2018








le creux de la main

c'est Mars

la force

le fer





























8

une 
multitude
de
petits
ruisseaux
venus
des
montagnes


6

les
truites
pullulent 
dans
les
ruisseaux

































Un livre

objet maniable  corps palpable

n'est rien d'autre

que les phrases dont il est fait


Chaque lecteur

lui donne

lui impose

une marque


15 octobre

naissance de Michel Foucault


*





Je

commencerai par l'analyse

d'un texte

assez singulier


C'est un ouvrage de

pratique

et de vie quotidienne


ce n'est pas

un texte de réflexion

ou de

prescription

morale



Rêver de ses plaisirs

la méthode d'Artémidore

l'analyse

le songe et l'acte






*



Les rêves ont toujours et partout 
excité

les facultés interprétatives 
des hommes




En sont témoins déjà 
des textes 

fragmentaires babyloniens 
et égyptiens 

du IIé millénaire avant 
notre ère 

mais aussi l'unique traité d'interprétation 
des rêves 

préservé dans sa totalité avant 
le Moyen Âge 

les Oneirokritika

ou 

Écrits sur l'interprétation 
des songes

d’Artémidore de Daldis

un Grec 
d’Asie Mineure 

actif vers la fin du 
IIe siècle 
de notre 
ère

Ce traité de divination a été suivi 
jusqu’à nos jours 
de nombreux 
autres

souvent influencés 
par lui

et Freud 
l’a salué dans sa propre Interprétation 
du rêve

Les enquêtes 
ethnologiques nous restituent 
par ailleurs 

des pratiques interprétatives 
qui

pour n’être pas lettrées
n’en sont pas moins 
fécondes

Envisagée sous un angle philologique
historique 
ou 
anthropologique

l’interprétation des rêves 
offre 

des aperçus nouveaux sur l’imaginaire 
et les systèmes 

de représentation des sociétés 
passées et présentes.