samedi, septembre 08, 2018



On ne commence jamais 

une fois pour 
toutes 

les meutes du printemps talonnent
l'hiver


Penser 

ne se fait 

qu' 
au milieu 

la mère des saisons











Il n'y a 
de commencement réel 
qu'au milieu

dans plaines et prairies

et recoins venteux










Sans commencement 
ni fin

il n'y a pas 
de contradiction


Le commencement 
doit être 
répété

et même affirmé

pour toutes les fois 



le monde n'a pas la réalité 
que nous croyons 

il est hétérogène


Tout commencement est 
un déjà 

un retour



celui-ci implique toujours 
un écart


une différence





Déchirement 
du soi auquel on ne cesse 
de retourner comme à un étranger 

puisqu'il est perdu 






























Commencement électrique

la phrase

L'amour

un unanime lieux commun

un permis de chasse

L'amour est un acte

on peut le faire rajeunir

8 septembre

naissance 

d'Alfred Jarry





































Manifeste et boule de gomme

Jean-Luc Parant

Héros-Limite











Si Jean-Luc Parant a fait des sculptures de boules son identité artistique, il ne s’est  pas limité à cette seule pratique. Au cours des années il a développé un travail parallèle, qui n’est éloigné du premier qu’en apparence : il reproduit des œuvres d’art connues, refait des Beuys, des Filliou, des Michaux, des Dubuffet, des Sol Lewitt… 

Par cet acte de faussaire, il ne cherche pas tant à confondre des originaux qu’à offrir à tout un chacun la possibilité de s’approprier à moindre frais le patrimoine de l’histoire de l’art. 

Car, il le répète, les œuvres d’art ne devraient pas être la propriété des élites, mais un bien à destination et à disposition de tous… 

De la même façon qu’une boule est une forme élémentaire, aisément recopiable, infiniment reproductible, facilement accessible à tous ceux qui voudraient se faire pour eux-mêmes un « Jean-Luc Parant ».

Cette œuvre exigeante et généreuse, qui ne cesse de questionner la notion de propriété «de » et « dans » l’art, il semblait donc logique de la prolonger en offrant à chacun la possibilité de se constituer son propre musée. 

Non par un acte de possession égoïste, 
mais dans l’idée que chacun est à sa façon un créateur.

Et que chaque créateur est quelque part un résistant. 

Car si les grandes œuvres portent en elle la « liberté d’être copiées », c’est aussi parce qu’elles possèdent intrinsèquement « la liberté d’appartenir à tous ».

Copier, pour Jean-Luc Parant, est donc à la fois un geste politique et humaniste. Il s’en explique dans ce petit texte en forme de manifeste, où ce qui est en jeu, au final, c’est la nature même de sa pratique et de sa conception de l’art.




Collection: Feuilles d'herbe
64 pages
115 x 180 mm
2018 
978-2-940517-86-2
11.20 CHF / 8 €