Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
mercredi, septembre 05, 2018
Elle se trouve
forte à l'aise dans sa petite
chambre
qu'elle aime notamment
pour sa proximité
sa familiarité
avec le ciel
Ses murs légers
sont perméables à l'air
au soleil
C'est un poste de vigie
d'où elle peut observer les houles
de vent
de pluie
de lumière
qui autour d'elle
transforme perpétuellement
le visage des choses
la nuit
les ombres dans le noir
les bêtes animiques
les êtres qui bougent
la chambre noire de l'imagination
CENDRARS
le monde est ma représentation
Derrière la voie lactée
il y a une Anguille ou espèce de
Serpent du Ciel
Elle se nourrit
des soleils qui grouillent dans la vase
de la Profondeur
Son œil est
comme le trèfle à quatre feuilles
de l'Espace
et au bout de sa queue
comme des grelots des mondes en éruption
marquent le Temps
De chaque écaille de sa peau
quand elle pèle
tombe une comète
Et la digestion
de cet être là est la lumière
Elle est prise comme un vers de terre
dans une racine
dans le pied d'une éponge
qu'elle ronge
et qui la cache presque en entier
Chaque pore de cette éponge
respire et geint comme une génération
humaine
Cette éponge
est éponge des ténèbres
Touffe des langues
Orgue des orignes
Comme un cerveau dans un crâne
elle se moule dans la première
forme
Elle est l'échantillon primaire
le plus simple
le plus élémentaire
d'une famille d'êtres à rebours
inqualifiables et inadmissibles
aux antipodes de l'unité