dimanche, juillet 01, 2018







Je 

désire m'abonner à 

l'Infini

ma petite philosophie 
de papillotes 










Si bornée 
que soit la nature humaine
elle porte en elle
c’est inhérent
une très grande part 
d’infini

Qu’est-ce que l’homme dans la nature ? 


un néant 
à l’égard de l’infini

un tout 
à l’égard du néant

un milieu 
entre rien et tout


infiniment éloigné de comprendre 
les extrêmes

la fin des choses et leur principe 
sont pour lui 

invinciblement cachés 
dans un secret impénétrable


également 
incapable de voir 

le néant 
d’où 
il est tiré

et 

l’infini 
il est englouti



l’infini 
n’est autre 
que le va-et-vient 

entre 

ce qui s’offre 
et 
ce qui se cherche 

va-et-vient sans fin 

entre 
arbre et oiseau
entre 
source et nuage 


ce que la Photographie 
reproduit à l’infini n’a eu lieu 
qu’une fois 

elle répète mécaniquement 
ce qui ne pourra jamais plus se répéter 
existentielle ment 




pourquoi parles-tu 
de la dernière révolution ? 

il n’y a pas 
de dernière révolution
le nombre des révolutions est 
infini

la dernière
c’est pour les enfants 

l’infini les effraie 
il faut qu’ils dorment tranquillement 
la nuit… 



la durée d’une vie 
n’est qu’un intervalle insignifiant 
dans le cours infini 
du temps


le temps
n’est pas la limitation 
de l’être mais sa relation avec l’infini


la mort 
n’est pas anéantissement 

mais question 
nécessaire pour que cette relation 
avec l’infini ou temps 
se produise 


elle fait 
de l’infini avec 
l’imprécis et l’inachevé




un être 
qu’on ignore est 
un être 
infini

susceptible
en intervenant
de changer notre angoisse 
et notre fardeau 
en aurore artérielle


entre innocence et connaissance
amour et néant
le poète étend sa santé 
chaque jour



le laid
se situe à l’intérieur de certaines 
limites 

tandis que le beau est infini
donc plus complexe
plus varié
plus amusant


Où se trouve la beauté ? 

dans les grandes choses 
qui
comme les autres
sont condamnées à mourir
ou bien dans les petites 
qui
sans prétendre à rien
savent incruster dans l’instant 
une gemme 
d’infini ?



Âmes par âmes 
j’ai poursuivi mon amour
jour après jour au fond de moi-même
non comme les notes d’une mélodie sans suite
mais comme les mesures d’un infini sans mesure


elle était mon horloge 
cassée

l’infini à portée de mes 
lèvres


cinéma

nous montrer 
l’inachevé dans le temporel

l’infini 
dans l’éphémère


amour

de l’infini qui se 
rétracte

des asymptotes 
qui se recroquevillent

des parallèles 
qui finissent par se croiser




ceci est un rappel 
de l’ordre. 

nous mourrons tous 
un jour

ce que nous croyons posséder 
n’est qu’illusion

nous ne sommes 
que les maillons éphémères 
d’une chaîne que traîne à ses pieds 

un fantôme 
nommé temps 
qui court à l’infini 

droit
sur le néant


Il y a des gens qui peignent 
l’infini en 
blanc

d’autres en 
noir

d'autres encore en 
rouge




nuages et vêtements 
font obstacle à la contemplation

la beauté et l’infini 
veulent être regardés sans voiles









































elle était suspendue

dès l'aube

entre genêt et pierre

frêle phalène


note rapide

elle était en prière





































Béla 

prénom féminin slave

elle est 
philosophe 












elle s'est plu à décrire 
soixante deux façons d'appuyer la tête 
sur le coude

un peu
pour le plaisir du temps 
perdu

un peu aussi pour contempler le ciel étoilé 
ou le cratère qui  sur la lune porte son nom et de rester seule avec elle-même sans autre but que de s'étonner en silence de la beauté du monde étonnement qui est  quand on y songe le vrai temps retrouvé





































Le caractère se laisserait découvrir

par le rêve

y distinguer clairement 

les lettres









variations de la 
vérité

difficile de s'en 
libérer



premier juillet naissance de

Georg Christoph Lichtenberg


*

Lichtenberg est de ces moralistes prodigues de temps et dont les leçons se dispensent à l'école buissonnière  

elles sont faites pour les élèves qui 

ont découvert que la meilleure des choses est de vivre comme s'il s'agissait d'une promenade d'herboriste qui va en zigzagant  

ici tentant de sauter un fossé  

plus loin encore un autre  

et qui hasarde une pirouette  

là où nul ne le voit 

pour poursuivre ensuite



on s'enrichit à l'épargne des vérités 
de quatre sous




































dans le temps

dans l'espace


ERRATIQUE


qui erre
qui 

n'a pas de localisation 
fixe





















qui se trouve 
hors de son foyer 
habituel


qui 
n'est pas constant
qui est 

discontinu  intermittent


bel anneau sans bruit


la pierre 
autrefois proche des tempes
ici s'ouvre






devant 
tous les soleils dispersés
âme

tu te tenais dans l'éther

Celan



je voudrais faire ceci et cela  aller

ici

et aller là    



devise possible 

voir vivre partir




































la pierre

la pierre dans l'air

je la suivais

mon œil aussi aveugle que la pierre


cailloux et galets

un éclat de verre

le rouge 
de deux bouches 
en signe d'éternité

une pierre

qui prit une autre pour cible


















un reste de temps

Granuleux

granuleux et fibreux

granuleux poreux


le jeu avec les heures nouvelles

cercles



rouges ou noirs   carrés lumineux

traces d'eau souterraine





































Emmanuel Holterbach


Après la pluie 
montent les senteurs épicées du sol :







sève de résineux
humus
feuilles de figuiers
poudre de chitine
graminées.



Ici, 
différentes nuances et saveurs de silence 
se mélangent :

Silence des ravines, des creux
silence des ruisseaux asséchés

silence des névés
silence tectonique des roches soulevées
silence des nuages qui glissent à portée de main



Un mois 
passé au sein des montagnes 
m’a habitué à me sentir minuscule.

Emmanuel Holterbach


(notes & échos)

Présentation par Lionel Marchetti 

La revue des ressources 

ici